Attention, "enfonçage" de portes ouvertes ! Quand tu travailles (= que tu as une activité professionnelle), tu es moins présent à la maison que lorsque tu ne travailles pas. Tu es donc moins disponible pour tout ce qui touche à la vie de famille. C'est ce qu'il ressort d'une étude de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, structure relevant du ministère du Travail) publiée cette semaine.
Si tu travailles, tu n'es donc pas disponible H24 pour tes proches. Mais surtout, il y a fort à parier qu'à un moment donné, on te le reproche. Attention, gros scoop : si tu es une femme et que tu travailles, selon toutes vraisemblances, on te reprochera plus facilement ton indisponibilité que si tu es un homme. "En tenant compte des caractéristiques individuelles et de l’ensemble des conditions de travail dans
une analyse « toutes choses égales par ailleurs », la
probabilité de rapporter des reproches de l’entourage est
environ 20 % plus élevée pour les femmes que pour les
hommes", indique la Dares. Je suis sûre que toi, lecteur, tu es estomaqué par une telle révélation. La Dares ne s'arrête pas là, qui ajoute : "Il semble que la persistance de stéréotypes de
genre induise une division marquée des rôles sociaux : les
femmes ont la charge du travail domestique et des enfants, tandis que les hommes sont légitimes à s’investir
principalement dans la sphère professionnelle, ce qui
expliquerait qu’ils subissent moins de reproches lorsque
leur travail déborde sur leur vie familiale". Hey, tu n'es pas bluffé par une telle révélation là ?
Comme ils sont à fond à la Dares, ils vont jusqu'à ajouter que si tu es cadre, tu subiras encore plus de reproches que si tu es ouvrier. Pourquoi donc ? "Les cadres ont plus souvent des horaires longs et un travail intense". CQFD.
En revanche, si tu es cadre et que tu es une femme - reste bien assis ! -, il se pourrait bien que tu ne subisses pas tant de reproches que ça. Ce n'est pas que les deux facteurs s'annulent, mais presque. Il suffisait d'y penser : "les femmes cadres ont des ressources financières plus importantes qui leur permettent de financer la prise en charge de certaines tâches domestiques et familiales, par exemple la garde des enfants, l’utilisation de pressings, etc". Incroyable.
Et comme on n'est pas à une dinguerie près, on retiendra aussi que "travailler de nuit, le week-end ou avoir des horaires alternants augmente les difficultés des salariés à concilier vie professionnelle et vie privée, et s’accompagne plus souvent de reproches de la part de l’entourage".
Non mais c'est bien. Il aura fallu attendre fin 2019 pour avoir une étude officielle qui pose ces constats-là. Inutile de dire qu'on n'est pas prêt de voir poindre des embryons de début de solution...
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