mardi 12 décembre 2017

Les femmes, multitâches par obligation

Pourquoi dit-on des femmes qu'elles font plusieurs choses à la fois ?
Parce que c'est ce qu'elles font. Et ce, pas tant par choix que par obligation.

On continue de s'étonner de cette nécessité qu'il y a à parler et à réfléchir autour de la façon dont on peut concilier au mieux vie de famille, vie domestique et vie professionnelle. Certains hommes continuent de penser que si l'on nous rebat les oreilles avec cela, c'est parce que les femmes auraient une fâcheuse tendance à la complainte.

Comment se fait-il, alors qu'en France les femmes représentent 52% de la population, que l'on s'interroge encore sur la façon dont les femmes concilient leur rôle de mère et leur métier, n'évoquant à peine ce qui se passe s'agissant des hommes ? Pourquoi une femme promue à un poste d'importance fait-elle parler d'elle comme si elle était quelqu'un d'extraordinaire ? Pourquoi la promotion de femmes n'est-elle pas devenue banalisée, en 2017 ? Dans un monde égalitaire, ce serait le cas : on n'en parlerait pas, ce serait la norme. Tout simplement.

D'aucuns présument que si l'on en est encore là, c'est simplement parce que nous vivons dans une société pensée par et pour les hommes. Si les temps changent, si les hommes mettent de plus en plus la main à la pâte à la maison, le combat (pourquoi diable faut-il d'ailleurs parler de combat ?) n'est pas gagné pour autant. Et ce, quels que soient les niveaux sociaux ou carrières des personnes prises en considération.

Ainsi, une enquête réalisée auprès de jeunes gens au sortir de Harvard a mis en lumière que femmes et hommes ne se projettent pas de la même façon. Quand un quart seulement des jeunes femmes interrogées suppose que la carrière de leur conjoint aura plus d'importance que la leur, la moitié des hommes interrogés partent du principe que forcément, leur carrière primera sur celle de leur compagne. Dans le même ordre d'idées, si 42% des femmes sondées imaginent qu'elles auront plus à s'occuper des enfants que leur conjoint, deux tiers des hommes ont bien l'intention de laisser leur compagne en charge de ces questions-là. Autrement dit, ces messieurs n'en ont pas fini avec la vision sexiste des rôles au sein du foyer et dans la société. Partant de là, on peine à voir l'issue du tunnel.

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Emma... on y retourne ! 

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