mardi 10 avril 2018

Témoignage - Entre travail et famille, la société ambivalente

On a beau avoir un poste à responsabilité, on doit parfois manoeuvrer pour concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale et opérer des choix, prioriser ce qui compte vraiment, à ses yeux. Justine est directrice adjointe de la bibliothèque municipale d'une ville de 50.000 habitants. Un job intellectuellement intéressant, polyvalent, où les actions menées participent qui plus est à la vie culturelle de la commune. 

Justine est également la maman de trois enfants et, quand son deuxième bébé est venu au monde, elle a fait le choix de travailler à 80%. Elle travaillait donc les mardis, jeudis, vendredis et samedis, de 8h30 à 17h30, avec une pause méridienne d'une heure. Un rythme de travail plutôt confortable donc, mais bien parce que Justine a choisi de ne plus travailler les mercredis. Si elle n'avait pas fait ce choix, sa vie de famille en aurait pâti puisqu'elle aurait du travailler du mardi au samedi.

Visuel Coup de pouce / Shutterstock


Or, bien que passionnée par son job, la priorité de Justine demeure sa famille :"je tiens à voir mes enfants grandir, ne pas avoir de regrets plus tard ! On a 40 ans devant nous pour bosser, quelques mois seulement pour les accompagner dans la vie, au début… et puis c’est dur de tout faire en même temps, ma priorité reste ma famille", développe-t-elle, tout en insistant aussi pour dire qu'il lui semble "important de garder pied dans le monde du travail, de cotiser pour la retraite, d’avoir une vraie activité « intellectuelle » à moi,  une « fonction sociale », de se sentir utile". Une équation une fois de plus pas toujours évidente à assumer, symptomatique à ses yeux de l'ambivalence de la société. 

De son point de vue, si l'on a généralement un regard méprisant sur les femmes au foyer, on juge guère mieux les femmes qui travaillent : "d’un côté on trouvera bien qu’elles mènent tout de front, de l’autre on leur reprochera toujours de ne pas tout faire pour leurs enfants". "C'est comme pour la réforme des rythmes scolaires", ajoute-t-elle : "on ne cesse de nous dire que l’enfant est mieux à la maison, qu'il faut le récupérer le plus tôt possible alors que dans le même temps, on nous encourage à travailler". Justine ne se plaint pas : elle est parvenue à équilibrer son rythme de travail avec son souhait d'être présente pour ses enfants. Ce qui, elle le sait, n'est pas si fréquent. 


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