Vie pro : les hommes avancent sans se poser de questions

"Quand les femmes te racontent leur parcours, il y a toujours un "mais" quelque part. Certaines te disent qu'elles ont renoncé à un poste parce que ce serait trop chronophage et que donc ça risquerait de nuire à leur vie de famille; d'autres te disent l'inverse, qu'elles se sont investies à fond dans leurs projets pro et que du coup, elles ont laissé à d'autres le soin de s'occuper de leurs enfants. Jamais les femmes ne sont entières, elles sont scindées en deux, le cul entre deux chaises. Jamais les hommes ne rapportent ça. Les considérations familiales n'entrent pas dans leur schéma de pensées et leur façon de concevoir leur vie professionnelle".

Céline est chasseuse de tête. Echanger avec des gens sur leurs ambitions professionnelles et personnelles est son lot quotidien. Elle en est certaine : les femmes sont absolument toutes tiraillées entre leur vie privée et leur vie professionnelle. "C'est constant, cela revient tout le temps dans les conversations que je peux avoir avec elles. Elles se posent des questions, elles culpabilisent, elles sacrifient des choses, y compris les femmes avec des carrières incroyables, des avocates d'affaires par exemple. Les hommes eux, n'en parlent pas. Ils avancent sans se poser de questions".

Céline elle-même a choisi de réduire son temps de travail pour s'occuper de son fils. Elle ne souhaite plus le confier à d'autres lorsqu'il sort de l'école. Elle est là, pour lui et avec lui. "Avant, je ne me posais pas de questions. Je le laissais quotidiennement au soin d'une baby-sitter". Cela ne fait que quelques mois qu'elle a abandonné le recours aux services d'une baby-sitter. Et au fond, elle ne regrette pas. Elle passe plus de temps de qualité avec son enfant, elle n'a plus le sentiment d'être la tête dans le guidon constamment, elle se sent même plus épanouie dans son travail. "Nous les femmes avons de toutes façons toujours baigné dans cette idée que nous devions être d'abord là pour nos enfants, c'est inscrit quelque part dans notre ADN. Même si on est devenues ambitieuses, plus talentueuses que jamais, ce truc-là reste viscéralement ancré en nous".

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