Hier soir, j'ai regardé l'émission politique de France 2 à propos des élections européennes. Si, si, je l'ai fait, je vous jure. Bon, je me suis arrêtée vers 23h15 parce que mon cerveau était en surchauffe. Notez bien, c'est plutôt rigolo. Mais c'est pas ça le sujet. Le sujet, c'est que sur douze personnalités plus ou moins connues du monde politique français, douze têtes de listes aux élections européennes, on comptait... deux femmes. Manon Aubry (la France insoumise) et Nathalie Loiseau (la République en marche), pour être précise.
Photo Bertrand Guay /AFP - Les douze têtes de liste aux élections européennes sur le plateau de France 2, le 4 avril 2019. |
Si la parité à tout crin est un mauvais plan, si coller une femme tête de liste juste parce que c'est une femme serait un mauvais calcul, j'ai peine à croire que dans les douze mouvements politiques présents sur le plateau de France télévision hier soir, seuls deux comprennent en leur sein une femme suffisamment talentueuse pour être nommée tête de liste.
S'il n'y en a pas d'autres, pourquoi ? Où sont les femmes en politique ? Si les partis politiques ne comptent pas suffisamment de femmes, comment l'expliquer ? Comment croire que les femmes n'ont pas d'appétence pour la politique, pour l'avenir de nos sociétés et de nos enfants ?
D'aucuns me diront que les femmes ont moins soif de pouvoir que les hommes et qu'elles préfèrent s'investir dans des associations qu'en politique. Elles seraient plus pragmatiques, plus dans le concret des actions possibles au quotidien pour améliorer le sort de l'humanité que dans des idéaux politiques et autres enjeux de pouvoir. Investies dans les associations, les femmes sont invisibles et, peut-être "pire", bénévoles. Dans un monde qui ne reconnaît pas à sa juste valeur l'importance du bénévolat, du don de soi, parce qu'encore une fois, le bénévolat est un travail invisible, qui ne crée pas de richesse - au sens monnaie sonnante et trébuchante, comme le travail domestique - on ne voit pas l'action politique des femmes. L'action politique, dans le monde dans lequel nous vivons, reste majoritairement la chasse gardée des hommes.
Si l'on voit le verre à moitié plein, on observera avec plaisir les exemples de la Néo-Zélandaise Jacinda Ardern, ou de l'Islandaise Katrin Jakobsdottir. On soulignera la longévité de Angela Merkel en Allemagne, la pugnacité de Theresa May au Royaume-Uni. On se félicitera de l'élection de Lori Lightfoot à la mairie de Chicago, de Zuzana Caputova à la présidence de la Slovaquie... C'est vrai, si l'on cherche, on en trouve des exemples de femmes politiques de première importance. Mais pourquoi est-il encore besoin de les chercher ?
En France, on en est encore à avoir deux femmes têtes de liste parmi dix hommes...
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