jeudi 22 novembre 2018

Emmanuel Macron et le plafond de verre

Hier soir, je suis tombée  sur la retransmission en direct sur France TV Info du discours d'Emmanuel Macron face à 2024 maires de France et sur les échanges qu'il a tenus avec eux. J'ai pris en cours de route, raté le discours, mais suis restée jusqu'au bout. Si, si. Je me suis très vite fait la réflexion que la salle était bien masculine. Mais forcément, avec 84% des maires de France qui sont des hommes, il pouvait difficilement en être autrement. J'avoue par ailleurs ne pas avoir cherché à savoir selon quels critères ces 2024-là avaient été choisis, plutôt que d'autres.

Toujours est-il qu'au bout d'une heure et demie d'échanges avec son auditoire, Emmanuel Macron donne la parole à une femme, Stéphanie Yon-Courtin, maire de la commune de St-Contest dans le Calvados, qui signale le fait qu'en matière d'élections municipales, la parité n'est pas obligatoire, ce qui explique sans doute au moins en partie pourquoi 16% seulement des mairies françaises  ont à leur tête une femme. "Il n'y a pas de volontarisme politique", dénonce cette maire, pour que les choses changent. Largement applaudie, elle cite Talleyrand : "Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir".

Les maires à l'Elysée, photo EPA

Pour le président de la République, l'intervention de Stéphanie Yon-Courtin a quelque chose de "volontariste et rafraîchissant". Tiens donc : une femme parle et c'est "rafraîchissant"... Passons.
Selon lui, "le plafond de verre est dans la tête". Il rappelle que pour les dernières législatives, son parti a du aller chercher des volontaires et a présenté autant de candidates que de candidats. Ce faisant, "le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale est paritaire aujourd'hui". Et surtout, insiste-t-il, "beaucoup de députées actuelles me disent : si vous n'aviez pas fait cet appel, on n'aurait jamais pensé qu'on avait le droit de se présenter". De là à imaginer que dans l'esprit du président, si les femmes n'avancent pas, c'est juste parce qu'elles ne cherchent pas à le faire, il n'y a qu'un pas... Et de poursuivre : "Il n'y a pas de fatalité. Que toutes les citoyennes qui veulent s'engager participent à ce mouvement". Oui mais lequel : le mouvement dans le sens "élan général pour l'implication des femmes en politique" ou le mouvement La République En marche ? Comprenne qui pourra. A tout le moins, Emmanuel Macron en est persuadé : à la faveur des prochaines échéances électorales, "les femmes seront un formidable levier d'optimisme". Après tout, ça ne coûte rien de le dire.

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