Sois belle et tais-toi.

Quand on parle de première dame, les regards se tournent vers les États-Unis. C'est là-bas et au fond, uniquement là-bas, que les femmes de présidents ont un rôle, une dénomination réelle et qu'elles sont vraiment regardées. C'est là-bas qu'elles sont importantes. Certaines ont marqué les esprits, et ont marqué l'histoire. Dans des genres différents, on citera notamment les incontournables Jackie Kennedy et Michelle Obama. La first lady d'aujourd'hui est mystérieuse. On ne sait pas grand-chose de Melania Trump. Elle vient de Slovénie, d'accord, elle a été mannequin, ok. Et puis quoi d'autre ? Rien. Melania Trump est silencieuse, elle est aussi discrète que son mari est extravagant, aussi mutique qu'il est hyper-communiquant.

 

Pourtant, depuis que Melania Trump est first lady, elle est devenue, pour une certaine partie des Etats-Unis, une véritable icône. Des femmes se font refaire le corps à son image, elles arborent des cheveux longs lissés comme elle, elles sont montées sur des talons hauts comme elle, elles ont adopté son code vestimentaire, elles copient ses sourires. En quelques petites années, sans faire entendre le son de sa voix, Melania Trump s'est imposée, montrée comme un trophée par son mari.

Elle est en quelque sorte le symbole des conservateurs : magnifique, elle représente la femme idéale soumise à son mari. Elle ne travaille pas, prend soin de sa famille et s'affiche autant que de besoin au bras de son président de mari dont elle sert l'image. Hyper soucieuse de son allure, moulée dans des robes mettant sa plastique en valeur, elle apporte sa touche de glamour et de sophistication, là où lui passe pour un milliardaire sans grande finesse - on se rappelle tous de ce moment où il se vantait "d'attraper les femmes par la chatte". Elle est cette femme-objet que les conservateurs adorent.

La journaliste française Laurence Haïm dresse son portrait dans Melania Trump, cet obscur objet du pouvoir, disponible sur Arte TV jusqu'au 31 mars prochain.

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