Congé paternité : emboîtons le pas à l'Espagne !

C'est l'info du jour : l'Espagne a voté l'allongement du congé paternité qui passe à 8 semaines. A l'horizon 2021, il sera l'égal de celui des femmes, soit 16 semaines. Les deux premières semaines doivent obligatoirement être prises à la naissance de l'enfant. Les autres semaines sont certes facultatives mais peuvent être échelonnées jusqu'au premier anniversaire de l'enfant. De quoi vivre l'arrivée de bébé avec plus de sérénité.

Pour comparaison, en Norvège, le congé paternité est d'office de dix semaines, auxquelles on peut encore ajouter jusqu'à 29 autres semaines. Une disposition qui permet aux femmes de reprendre le travail suite à leur congé maternité en toute quiétude. France 2 a diffusé il y a quelques jours un reportage dans son journal télévisé à ce modèle : En Norvège, un congé paternité de 10 semaines pris en charge à 100%

En France, où en est-on ? Outre les 3 jours que les pères prennent d'office à la naissance du bébé, le congé paternité se limite à... 11 jours. Onze petits jours qui doivent suffire pour que le papa prenne la dimension de ce que revêt ce nouveau titre pour lui, pour qu'il tisse un lien avec son tout-petit, qu'il soulage la maman, etc. Onze jours de rien du tout, qui ne suffisent pas. La société civile est prête à une évolution du congé paternité, elle le demande. Depuis des mois, les initiatives fleurissent et se multiplient sur le sujet. Et pourtant, on ne voit aucune espèce de réponse politique et institutionnelle poindre. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) préconisait à l'automne dernier d'allonger ce congé à 2 ou 3 semaines - ce qui resterait encore bien en-deçà du modèle enviable de la Norvège -, la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes avait alors indiqué qu'il était souhaitable que le congé paternité soit allongé avant la fin du quinquennat... Vague, bien trop vague.

On rappellera que l'allongement du congé paternité est une mesure d'importance pour favoriser la bonne marche des carrières féminines. C'est une étape cruciale et nécessaire dans la bonne marche d'une société égalitaire. Pour freiner ce mouvement, il est souvent pointé que la question du financement du congé paternité n'est pas si facile. Admettons. Je ne crois pas cependant que les situations économiques de la Norvège et de l'Espagne soit à ce point meilleures à la situation économique de la France pour justifier le fait que ces pays aient fait ce choix-là, quand la France continue encore et toujours de tergiverser sur le sujet.

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