mardi 18 septembre 2018

Renforcer le congé paternité, c'est aller dans le sens de l'histoire

Dans l'élan collectif affiché vers une société plus égalitaire, qui permettrait aux femmes d'avoir des déroulés de carrière similaires à ceux des hommes et aux hommes d'être plus pro-actifs dans la sphère familiale, la question de l'évolution du congé paternité est importante. Créé en 2002, ce congé d'une durée de 11 jours - en sus des 3 jours auquel tout père a droit à la naissance de son bébé - est pris par grosso modo 70% des pères. Pas si mal, donc. "Le congé de paternité rencontre le même succès dans tous les pays européens", souligne d'ailleurs l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans un rapport sur le sujet publié il y a quelques jours. "Déterminant pour permettre une construction durable du lien père-enfant", le congé paternité a également "un effet positif sur le partage des tâches familiales".




Si les entreprises et les administrations ne voient pas nécessairement la nécessité ou l'opportunité de revoir le dispositif du congé paternité, nombre d'associations militent en faveur d'un allongement de sa durée. Réceptive à ce sujet, l'Igas suggère de porter le congé de naissance à 5 jours (au lieu de 3, donc) et le congé paternité à 14 jours (et 21 jours en cas de naissances multiples). 

Par ailleurs, au-delà de la durée de ce congé, l'Igas développe également quelques préconisations pour améliorer sa portée et asseoir son importance dans l'organisation de la société. Il serait ainsi judicieux que les partenaires sociaux négocient le maintien du salaire pour les salariés dont la rémunération est supérieure au plafond de la Sécurité sociale, de manière à éviter un manque à gagner pour les pères en congé paternité. Plus symboliquement, il serait également intéressant d'instaurer une autorisation d'absence pour les pères souhaitant suivre une préparation à la naissance. Enfin, allonger la période protection du père contre un licenciement éventuel semble une disposition nécessaire.

Au fond, il ne saurait y avoir d'amélioration de la place de la femme dans la société si celle de l'homme reste figée. S'il devient évident que les pères sont plus présents à la naissance de leurs enfants et donc moins dans l'entreprise, peu à peu, les grossesses ne seront plus synonymes de césures dangereuses pour la carrière des femmes.

En celà, je vous recommande regarder ces cinq courtes videos qui retracent l'histoire de Frédéric et Alice et du choix militant de Frédéric de cesser de travailler plusieurs mois à la naissance de leurs jumeaux : Papa à plein temps.

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