En 2018, la conciliation vie de famille / vie professionnelle passe par un maître-mot : le télétravail. Cette organisation est de plus en plus permise ou développée par les entreprises pour faciliter la vie des employés. Libérés de temps de trajet chronophages, les employés sont supposés être plus détendus. Ils sont aussi souvent plus efficaces lorsqu'ils travaillent de leur domicile car moins sollicités par leurs collègues. Ils sont dans leur bulle et abattent un boulot fou, parvenant à évacuer les petits dossiers qui s'amoncelaient dernièrement et dont ils ne voyaient pas le bout. Selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, 16% des Français ont recours au télétravail de façon plus ou moins régulière mais 65% aimeraient pouvoir le faire. Autant dire que la marge de progression est plus que large en la matière. Avec elle, c'est la philosophie même du travail qui est amenée à évoluer.
Mais le concept même de télétravail mérite d'être précisé. En effet, il y a ceux qui télétravaillent depuis leur domicile et ceux qui télétravaillent depuis un lieu dédié, un espace de "coworking" (lire ou relire : Feel good mood : quand créativité et féminité se rencontrent, bienvenue chez Mona ! ) conçu pour eux ou bien encore un lieu public tel qu'une bibliothèque municipale, par exemple. Télétravailler ne veut pas dire nécessairement travailler depuis son domicile.
Si toutefois on le fait depuis la maison - ce que l'on observe communément - il importe d'imposer et de s'imposer un droit à la déconnection. Ce n'est pas parce que je télétravaille régulièrement que cela implique que l'on puisse me joindre n'importe quand. Quand ma journée de travail est finie, elle est finie.
Et puis, si souvent on me dit : "c'est pratique, je lance la machine à laver le matin avant de me mettre au boulot et j'étends le linge à la pause déj", tout le monde n'a pas cet esprit pragmatique. Ainsi la féministe Marie Donzel balançait-elle à l'Université d'été du féminisme en fin de semaine dernière : "le télétravail, si c'est pour aller mettre la machine à laver en route à la pause plutôt que d'aller fumer une clope avec les copines, c'est une arnaque". A cela, j'ai envie de dire oui et non. Parce que soit dit en passant, personne n'a dit que le télétravail était un mode de fonctionnement féminin par excellence. Les hommes aussi y ont droit et eux aussi peuvent étendre le linge donc leur permettre de télétravailler peut s'avérer bénéfique aux femmes dont la double journée s'en trouve allégée. Certes, il faudra sans doute leur avoir dit le matin qu'ils devront se charger de la lessive (charge mentale, tout ça, tout ça...) mais c'est toujours ça de gagné, non ?
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