vendredi 14 septembre 2018

Université du féminisme : la révolution de l'égalité salariale en marche

"Rares sont les lois qui ne sont pas respectées". Celle sur l'égalité salariale, votée il y a 45 ans, est "massivement non respectée". Sans y aller par quatre chemins, Muriel Pénicaud, ministre du Travail a débuté son propos à la seconde journée de l'Université d'été du féminisme ainsi. Pour elle, il y avait urgence à agir sur le sujet. D'où la fameuse loi sur l'avenir professionnel dont il était question ici il y a quelques jours (lire ou relire Marché du travail : l'égalité, bientôt... ). Selon elle, il y avait urgence, d'autant que la période est propice. Après #MeToo et toute la ferveur autour de l'égalité entre les sexes, de son point de vue, "le momentum est le bon, il faut saisir notre chance". Et d'annoncer que dès la mi-octobre, l'instrument de mesure des écarts de salaire dans les entreprises sera prêt.



Rééquilibrer les salaires et les opportunités de parcours professionnels dans les entreprises est vital. Et le gouvernement n'est pas seul à en être convaincu. Ainsi en est-il aussi de Armelle Carminati-Rabasse, présidente de la commission Innovation sociale du Medef qui considère que "tout le monde veut l'égalité mais les chiffres continuent de nous faire injure". Pourtant, elle l'assure, nombreux sont les chefs d'entreprise à essayer de redresser la barre. L'élan doit être collectif et il importe de montrer aux entreprises ce qu'elles ont à gagner à cette égalité dans le monde du travail et ce qu'elles ont à perdre à ne pas le faire. D'ailleurs, Muriel Pénicaud l'affirme : "Les entreprises qui ont déjà consenti des efforts constatent que cela change complètement le climat dans l'entreprise".

Bernard Michel, président de ViParis, est aussi convaincu. Pour lui, l'égalité salariale est une réelle transformation des entreprises et du travail. "C'est un coût, reconnaît-il. Mais c'est un investissement. C'est un facteur de performance dans les entreprises". Mais "c'est aussi un combat, faut pas se le cacher". Plus que cela, considère Armelle Carminati-Rabasse, l'égalité femmes-hommes au travail est "une révolution culturelle". Quand vous travaillez sur ce thème dans votre entreprise, "vous rebalayez toute votre façon de voir le monde. C'est fondamental. On travaille là sur des enjeux de civilisation".

129è sur 144 dans le classement du Forum économique en matière d'égalité salariale, la France a tout à gagner dans ce vaste chantier qu'elle entame... d'autant plus dans un pays qui affiche l'égalité sur le fronton de toutes ses mairies.

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