C'est l'histoire de Sylvie, 55 ans, mariée à Paul, de dix ans son aîné. Il y a vingt ans, Sylvie voulait un enfant, mais pas Paul. Il ne voulait pas qu'elle ait quelqu'un d'autre dont elle aurait à s'occuper. Il avait besoin de son attention exclusive, voulait être le seul qu'elle regardait et aimait. Sylvie a accepté. Elle en a souffert mais a accepté.
Aujourd'hui, Paul est à la retraite. Sylvie travaille encore et voit ses copines devenir grand-mères les unes après les autres. Elle ne connaîtra pas cela. Quand elle prendra sa retraite, ils se retrouveront en tête-à-tête avec Paul. Elle se ment à elle-même, souvent, en essayant de se convaincre que tout va bien entre eux. Jamais elle n'ose lui dire que c'est son veto d'il y a vingt ans qui la fait tant souffrir encore aujourd'hui. Elle a toujours couvé son mari comme un enfant, ainsi qu'il le souhaitait, elle continue à le faire aujourd'hui. En un sens, ils se sont bien trouvés. Mais Sylvie souffre de ce manque qui la ronge. Elle souffre de n'avoir pas su convaincre son mari, un homme qu'elle aime suffisamment pour avoir accepté son égoïste choix. Si elle s'en veut de n'avoir pas su trouver les mots, elle n'en veut pas à cet homme-enfant.
A nouveau, il y a les choix et les non-choix. Elle aurait pu choisir de quitter cet homme égoïste mais elle l'aimait. Elle a donc subi son choix à lui de n'avoir pas d'enfant. Ne pas devenir maman, dans le cas de Sylvie, était un non-choix.
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