jeudi 18 mai 2017

Marlène Schiappa, la "touche à tout" du gouvernement

Ce mercredi, Marlène Schiappa est entrée au gouvernement, on lui a confié le Secrétariat d'Etat à l'égalité femmes-hommes. 

Peut-être que son nom ne vous dit rien. En ce qui me concerne, je la suis depuis quatre ans. Et depuis quatre ans, pour tout dire, sa personnalité me questionne. Manifestement, je ne suis pas la seule. Depuis deux jours, les journaux multiplient les articles la concernant, les réseaux sociaux se déchaînent... Je me suis promis de ne pas hurler avec les loups. Mais j'observe.



Un peu partout, Marlène Schiappa, élue du Mans jusqu'à il y a peu sans étiquette et désormais membre du clan Macron, est qualifiée de "touche-à-tout". Quand on est touche-à-tout, le risque est quand même grand d'appréhender les choses avec dilettantisme et au final, de n'être bon à rien. Pourtant, Marlène Schiappa, femme de 34 ans, a déjà un passé professionnel assez édifiant. Sur son profil Facebook, elle se présente ainsi :
- Ajointe au maire du Mans
- Présidente et fondatrice de l'association Maman travaille, qui se revendique comme le premier réseau des mères actives
- Chroniqueuse/bloggeuse
- Ex-journaliste chez Lagardère
- Ex-directrice éditoriale à Pampa presse
- Ex-rédactrice en chef chez Yahoo
- Ex-employée de Euro-RSCG

Parallèlement, elle a publié une quinzaine de livres, romans et essais, parmi lesquels le remarqué "Pas plus de 4 heures de sommeil" ou le récent "Où sont les violeurs ?". Ce ne sont cependant pas ces livres-là qui ont attiré le regard depuis deux jours. Non. Ce qui émeut/choque/interpelle/amuse... - vous utiliserez le verbe que vous voudrez -, c'est cet ouvrage publié en 2011 chez La Musardine : "Osez l'amour des rondes". La Musardine, c'est une maison d'édition érotique. Dans l'absolu, pas de quoi être choqué. On se doute bien que Marlène Schiappa n'a pas eu ses deux filles dans un paquet de lessive. 



Je n'ai pas lu ce livre - ni aucun des livres de notre secrétaire d'Etat, mea culpa - mais force est de constater que les critiques qui ont été publiées ne sont pas vraiment tendres. Ainsi dans le blog Fauteuses de trouble, on peut lire : "En cherchant à défendre la position des grosses, Marlène Schiappa parvient finalement à l’effet contraire et l’empreinte de l’idéologie des magazines se retrouve ainsi réaffirmée page après page : la ronde, c’est celle qui, par sa nature flemmarde et bonne vivante, n’est pas capable des sacrifices consentis par les minces." L'auteure du blog ajoute : "La deuxième partie de l’ouvrage se fonde sur le syllogisme, plutôt contestable, que la grosse est grosse parce qu’elle est épicurienne, et que, très logiquement, si elle aime bouffer, elle aime aussi baiser. CQFD. C’est pourquoi elle sera bonne au lit et en cuisine : on trouve alors des recettes de cuisine à côté de recettes de fellation. Edifiant." 
Pas mieux, du côté de Daria Marx qui écrit que Marlène Schiappa "aurait du s’intéresser vraiment à son sujet, plutôt que de nous vomir cette soupe plate et conformiste, tout juste bonne à enchaîner celles qui se pensent grosses dans leurs complexes et leur mal de vivre."

Ces critiques, parmi d'autres, circulent à plein régime sur les réseaux sociaux. Et ceux qui n'avaient jamais entendu parler de la jeune secrétaire d'Etat s'interrogent.

Passons outre.
Laissons-lui le bénéfice du doute. Après tout, on peut avoir un souci avec les rondeurs et être en mesure de diriger un secrétariat d'Etat avec efficacité et talent. Ce n'est pas incompatible.

A défaut d'autre chose, Marlène Schiappa sera parvenue à convaincre Emmanuel Macron de l'importance des sujets liés à l'égalité entre les sexes, au point qu'il en a fait sa grande cause nationale pour le quinquennat qui s'ouvre. Dans une interview accordée à TV5 Monde le 10 mai dernier - alors qu'elle n'était pas encore nommée au gouvernement donc -, Marlène Schiappa a d'ores et déjà annoncé que le premier signe fort sera celui de la création d'un congé maternité unique pour toutes les femmes, quel que soit leur statut professionnel. Elle a également souligné qu'une vaste campagne de communication sera menée autour des violences faites aux femmes, à l'image de la campagne que Jacques Chirac avait portée en son temps sur la sécurité routière. Voilà un plan de route déjà tracé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire