Quand tu fais quelque chose, fais-le bien. Ne remplis pas nécessairement tes journées de tout un tas de trucs pour pouvoir dire que tu fais plein de trucs, choisis là où tu veux t'investir et fais-le pleinement. J'avais cette conversation avec l'un de mes enfants hier, cherchant les arguments pour qu'il prenne conscience de l'importance de ne pas tout prendre avec désinvolture, nonchalance et dilettantisme. Je lui disais : "avec tes amis, tu cherches à donner le meilleur de toi. Il ne te viendrait pas à l'idée de prendre ces amitiés par-dessus la jambe. Elles sont importantes pour toi. Fais-en autant avec les activités qui ont du sens pour toi". Il en va ainsi de tous les domaines qui comptent pour nous, dans nos vies. Nul besoin de se placer dans le culte de la performance, la valorisation de soi, dans le toujours plus, la compétition, pour être le meilleur partout, tout le temps. A quoi bon être partout, remplir son agenda d'engagements en tous genres ? Comme si c'était cela, exister. N'est-il pas plus salutaire, agréable et bienfaisant d'être investi et de mettre tout son cœur dans les sujets qui comptent pour nous et de délaisser le reste, le superflu ? Plutôt que de foncer tête baissée dans tout ce qui se présente, sans trier le bon grain de l'ivraie, sans jauger ce qui compte et ce qui peut être mis de côté ?
D'aucuns vous diront que celles et ceux qui remplissent autant que possible leurs emplois du temps ont peur du vide, qu'au fond, leur vie est sans saveur, qu'ils ne sont pas heureux, peu satisfaits de qui ils sont et que, en accumulant les activités, ils font semblant, s'empêchent de se poser pour réaliser qu'ils ne sont pas ce qu'ils auraient voulu. Ils s'empêchent de réfléchir. En multipliant les activités, ils tentent de montrer à tous combien leur vie est formidable. Et souvent, ils reproduisent le schéma avec leurs enfants qu'ils surchargent d'activités, de loisirs. Marlène Schiappa (encore elle) confiait ce week-end au Journal du dimanche qu'elle était admirative des gens qui peuvent rester trois heures en forêt à observer les oiseaux, qu'elle en est incapable tant elle est "dans l'action", dit-elle. Ne serait-elle pas de ceux qui brassent de l'air, justement ? (lire ou relire ici : Occuper sa juste place, et non toute la place ). Excessivement dans l'action, insuffisamment investie dans ce qui compte vraiment ?
Quelle est la place accordée à la rêverie dans tout cela ? C'est l'ennui qui nourrit la créativité, rappellera-t-on (lire ou relire ici : En finir avec la peur du vide).
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