Dans le monde dans lequel nous vivons, l'apparence est primordiale. Ce que vous donnez à voir de vous aura nécessairement des répercussions sur ce que l'on pensera de vous. Pour peu que vous n’ayez pas une confiance démesurée en vous et l'intransigeance des jugements à l'emporte-pièce vous démolira.
Karima est ainsi. C'est une femme qui a le cœur sur la main, qui transpire la générosité et la bienveillance. Couturière de génie, elle publie régulièrement sur les réseaux sociaux des photographies de ses enfants portant ses créations. Les trois enfants sont magnifiques, les vêtements qu'elle leur coud sont superbes, les photographies quasi-professionnelles. Chacun de ses posts sur internet valent à Karima de très nombreux likes et commentaires admiratifs.
J'avais bien remarqué que Karima publiait parfois des photos de son mari portant des vêtements cousus par elle et jamais d'elle. Je m'étais dit que ce devait être chez Karima comme chez moi : comme c'est moi qui prend les photos, je n'apparais que très peu dans nos albums familiaux.
Et puis cette semaine, elle écrit : "il y a les photos instagrammables et il y a les autres". Elle apparaît alors dans une tenue de sport qu'elle a cousue, explique qu'elle a décidé de "se reprendre en main", de perdre du poids. Aujourd'hui, elle publie d'autres photos d'elle, dans une magnifique robe "homemade" qui lui va à ravir, tout en commentant : "je continue à penser que c’est gâcher du tissu". A ce post, Karima a reçu des kyrielles de commentaires encourageants qui, certainement, lui mettront du baume au cœur. Mais Karima est de celles qui n'aiment pas l'image qu'elles renvoient, que leur corps dégoûte et qui souffrent de cela. Elles n'acceptent pas leur corps parce qu'il n'est pas en accord avec ce que les médias leur montrent en continu. Karima n'aime pas son corps parce qu'elle suppose que c'est ce que retiennent d'elle les gens qu'elle rencontre. Karima oublie alors quelle femme merveilleuse elle est, elle se focalise sur son tour de taille et oublie ses incomparables talents, elle regarde ses kilos en trop et oublie sa personnalité si attachante. Comme si son corps masquait tout le reste, comme si rien d'autre ne comptait...
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Je comprends Karima malheureusement...
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