vendredi 24 mars 2017

Celle qui faisait fi des injonctions de la société...



J'écrivais hier à propos de Constance Hall. Aujourd'hui, c'est d'une toute autre femme qu'il s'agit. Annie Cloutier est québécoise, sociologue... et pendant plusieurs années a été mère au foyer. Auteure d'un essai, "Aimer, materner, jubiler - l'impensé féministe au Québec", elle écrit à propos de cette période à la maison : 
« J’ai choisi cette existence parce que c’était celle qui avait le plus de sens pour moi à cette époque de ma vie et parce qu’elle m’apportait beaucoup de joie. Il s’est agi d’une période particulièrement sereine, stimulante et heureuse de mon existence, bien qu’il se soit également agi des années les plus pauvres sur le plan économique de ma vie adulte. Pourtant, je n’ai pas eu l’impression de manquer de rien. À la maison, auprès de mes enfants, je n’étais que peu exposée à la comparaison, à la surenchère et à l’envi. »  




Et d’ajouter : « Être mère au foyer constituait pour moi un levier important de protestation vis-à-vis de la société. Faire sciemment le choix, de concert avec mon conjoint et père de mes enfants, d’adopter un style de vie paisible, de gagner et de dépenser relativement peu d’argent m’obligeait à faire preuve de créativité dans toutes les situations sociales auxquelles j’étais exposée. Vivre avec peu d’argent dans un milieu social relativement aisé et éduqué – le milieu dans lequel j’ai été élevée – a constitué une expérience formatrice et marquante. Quand on décide que le temps passé auprès de sa famille et le « luxe de la lenteur » ont une valeur plus élevée que les dizaines de milliers de dollars que pourrait rapporter chaque année un travail rémunéré, on en vient vite à questionner la moindre convention sociale. »
A méditer pendant le week-end... 

Pour en savoir plus sur le travail d'Annie Cloutier, c'est par ici.

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