J'écrivais hier à propos de Constance Hall. Aujourd'hui, c'est d'une toute autre femme qu'il s'agit. Annie Cloutier est québécoise, sociologue... et pendant plusieurs années a été mère au foyer. Auteure d'un essai, "Aimer, materner, jubiler - l'impensé féministe au Québec", elle écrit à propos de cette période à la maison :
« J’ai choisi cette existence parce que c’était celle qui avait
le plus de sens pour moi à cette époque de ma vie et parce qu’elle m’apportait
beaucoup de joie. Il s’est agi d’une période particulièrement sereine,
stimulante et heureuse de mon existence, bien qu’il se soit également agi des
années les plus pauvres sur le plan économique de ma vie adulte. Pourtant, je
n’ai pas eu l’impression de manquer de rien. À la maison, auprès de mes
enfants, je n’étais que peu exposée à la comparaison, à la surenchère et à
l’envi. »
Et d’ajouter : « Être mère au foyer constituait pour moi un levier important
de protestation vis-à-vis de la société. Faire
sciemment le choix, de concert avec mon conjoint et père de mes enfants,
d’adopter un style de vie paisible, de gagner et de dépenser relativement peu
d’argent m’obligeait à faire preuve de créativité dans toutes les situations
sociales auxquelles j’étais exposée. Vivre avec peu d’argent dans un milieu
social relativement aisé et éduqué – le milieu dans lequel j’ai été élevée – a
constitué une expérience formatrice et marquante. Quand on décide que le temps
passé auprès de sa famille et le « luxe de la lenteur » ont une
valeur plus élevée que les dizaines de milliers de dollars que pourrait
rapporter chaque année un travail rémunéré, on en vient vite à questionner la
moindre convention sociale. »
A méditer pendant le week-end...
Pour en savoir plus sur le travail d'Annie Cloutier, c'est par ici.
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