jeudi 19 septembre 2019

Zelda Fitzgerald, femme de...

Derrière chaque grand homme, se cache une femme...
En lisant - douze ans après qu'il ait reçu le prix Goncourt - le roman "Alabama song" de Gilles Leroy, cette évidence frappe à nouveau. Ce livre, c'est l'histoire romancée mais très proche de la réalité historique du couple que formait Zelda et Scott Fitzgerald. Lui, on le connait bien, au travers notamment de "Gatsby le magnifique". Elle, au mieux on la prend pour une beauté dévergondée, au pire on n'en a jamais entendu parler. Et pourtant, quand on se penche sur l'histoire de ce couple, au travers du livre de Gilles Leroy et ce que l'on peut découvrir par ailleurs, il ressort que si Scott Fitzgerald était un homme vaniteux, alcoolique, mondain et tourmenté, Zelda était en vérité une femme moderne, populaire, désirée, garçonne, fantasque et extravagante.



De leur histoire, l'on retiendra que Scott a brûlé les ailes de Zelda en l'épousant. Elle imaginait une vie créative, riche de rencontres, de découvertes, de possibilités, de célébrité. Elle passera son temps enfermée, dans l'ennui, sans projets, dans l'ombre de son écrivain de mari. S'il a jeté son dévolu sur elle, c'est bien parce que tous les yeux étaient braqués sur cette jeune femme hors du commun. C'est parce qu'elle était magnifique, sans tabou, désirée. Il voulait l'inaccessible, il l'a séduite, et une fois épousée, une fois transformée en muse, il l'a entravée. Alors qu'elle était si fantasque dans sa jeunesse, son adolescence, elle ne peut plus s'affirmer, en aucune façon. Ni dans la danse qu'elle pratique assidûment, ni dans la peinture, ni dans l'écriture. 

Scott était un homme jaloux. Jaloux des hommes qui tournaient autour de Zelda et jaloux également des talents de sa femme dont il n'a pas hésité à plagier les journaux intimes. On sait en effet aujourd'hui que l'écrivain a copié mot pour mot des passages des journaux de sa femme dans certains de ses livres. On dit aussi que lorsque Zelda écrit "Accordez-moi cette valse", pendant un séjour en clinique en 1932 (elle y est internée pour schizophrénie, il se dit aujourd'hui qu'elle était plus vraisemblablement bipolaire), où elle utilise certains souvenirs de son couple pour nourrir son unique roman, Scott est furieux. Lui-même prépare son livre "Tendre est la nuit" et y raconte les mêmes épisodes. "Elle lui a coupé l'herbe sous le pied, elle lui a volé son sujet", rapporte Gilles Leroy. Il se raconte que Scott a contraint sa femme à retirer les passages communs à leurs deux récits. C'était lui l'écrivain, pas elle. A ce stade, c'est à lui que revenait le droit de raconter l'intime. Comme s'il avait l'exclusivité du récit de leurs deux vies, comme si la possibilité qu'elle écrive soit une indélicatesse, comme s'il ne revenait qu'à lui le droit de décider ce qui pouvait être raconté, et par qui.

Pour en savoir plus sur ce couple tumultueux, vous pouvez écouter cette émission de France culture qui est consacrée à Zelda : Zelda Fitzgerald (1900-1948)

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