lundi 23 septembre 2019

La vie ne dure qu'un temps

En 1972, quelque part en Italie, naît Stefania. A 25 ans, son doctorat de biologie en poche, elle décide de partir aux Etats-Unis, emmenant dans ses bagages son amoureux. A Yale, tous deux travaillent, s'épanouissent professionnellement, s'investissent avec passion dans leurs recherches puis, finalement, font un enfant, une petite fille qui naît en 2010, ressemblant trait pour trait à sa maman. Une enfant toujours joyeuse, avec les yeux qui pétillent, pleins de malice. Comme sa maman.

En 2013, suite à ses travaux concernant l'agent de la fièvre typhoïde, Stefania est recrutée en tant que professeure associée par une Université au Royaume-Uni. L'appel du pied de l'Europe est plus que tentant et le couple saute sur l'occasion. A ce moment-là de leur vie, parce qu'ils sont devenus une famille, Stefania et son compagnon acceptent ce challenge. Il leur sera plus facile de venir voir leurs proches en Italie. Et le challenge professionnel est intéressant. 

Au fil des années, Stefania assoie sa carrière, elle devient une référence dans son domaine de recherche et participe à la création d'un centre de recherches dont elle prend la direction. Tout va décidément très bien. Il y a quelques semaines, ce centre organisait un symposium. Stefania a passé un bel été, auprès des siens, en Italie. Elle est en pleine forme, heureuse. Le symposium se passe on ne peut mieux. Et puis soudain, alors même que le congrès vient de s'achever, Stefania s'écroule. Elle est victime d'un accident vasculaire cérébral. En quelques heures, la vie de sa famille bascule dans le drame le plus injuste qui soit. Stefania n'est plus. Elle avait 47 ans.



Stefania était une rôle-modèle. Elle n'était pas ambitieuse au sens où on l'entend habituellement. Elle était simplement passionnée par son métier et désirait faire avancer les connaissances, à sa mesure. Optimiste de nature, Stefania était une femme bienveillante, qui se souciait du bien-être des autres, en toute simplicité. Elle laisse derrière elle un homme viscéralement amoureux et fier d'elle depuis plus de vingt ans et une petite fille de neuf ans qui va désormais devoir grandir sans elle. Je pense à cette petite fille qui doit être en colère qu'on lui ait enlevé sa maman qui n'avait jamais fait de mal à personne, qui prenait la vie comme un cadeau. Stefania était une belle personne. Le hasard, ou le destin, ou ce que vous voulez a décidé de mettre fin aux jours de cette femme d'exception. Elle était jeune, brillante, respectée, aimée et aimante. Stefania n'est plus.

Sa disparition est tragique et rappelle combien la vie ne tient qu'à un fil, même pour ceux dont on pense que rien ne pourra jamais leur arriver. Cela peut sembler un lieu commun, une remarque de café du commerce mais en pareilles circonstances, on relativise forcément tous les petits désagréments du quotidien, toutes les sources d'énervement. On s'en tient aux sources du bonheur, on s'attache aux petits riens qui rendent la vie jolie. La vie est éphémère, sachons la savourer tant qu'elle est là...

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