Entendu ce matin à la radio, dans la bouche d'une femme : "à quoi bon travailler, quand on est une mère, si c'est pour ne pas être là pour aider ses enfants à faire leurs devoirs, à grandir, pour ne pas pouvoir leur permettre de faire toutes les activités qu'ils souhaitent ? Je ne comprends pas les mères qui travaillent et qui paient d'autres personnes pour s'occuper de leurs enfants".
Ma réaction, dans ces cas-là, est toujours la même : pourquoi ne pas laisser les gens faire leurs choix sans se sentir autorisés à les juger constamment ? Pourquoi juger continuellement ceux et celles qui ne vivent pas comme vous le faites ? Chacun fait en fonction de ses convictions, ses ambitions, ses nécessités du moment ou de long terme. Pourquoi se sent-on le droit de ranger les autres dans des cases ?
Et puis si l'on découpe le propos, il y a plusieurs stéréotypes à déconstruire :
- Admettons qu'il faille l'un des parents auprès des enfants en continu ou presque, pourquoi faudrait-il nécessairement que ce soit la mère ? En 2019, les pères aussi ont la possibilité, s'ils le souhaitent, d'arrêter de travailler (au sens retenu généralement par la société) pour s'occuper des enfants.
- Pourquoi considérer nécessairement que l'enfant prime sur tout le reste ? Pourquoi une femme qui se serait investie de longues années - ou pas d'ailleurs - dans sa vie professionnelle devrait tout stopper à l'arrivée de son tout-petit ? Tout le monde ne souhaite pas tout sacrifier sur l'autel de sa majesté la progéniture. Pourquoi serait-ce un passage obligé ?
- Il existe aussi des gens qui considèrent préférable que leur enfant soit entouré d'autres adultes que ses parents, qu'ils ne sont pas les seuls capables d'accompagner le bambin dans sa vie du quotidien.
Bref, une fois de plus, j'en arrive à cette conclusion : que vous ayez des enfants ou non, que vous travailliez ou non, peu importe, à partir du moment où il s'agit de votre choix. Les non-choix, les décisions qui s'imposent malgré vous sont celles qui vous empêcheront de vous épanouir, d'être sereine et bien dans vos baskets. Fuck les jugements à l'emporte-pièce !
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