lundi 16 septembre 2019

Il serait égoïste de ne pas enfanter

En France, depuis 2010, la natalité diminue. Alors que l'on comptabilisait 802.200 naissances en 2010, en 2017, le chiffre était tombé à 767.000. Cela dit, depuis 1975, de manière cyclique, les statistiques montrent une quasi stabilité des naissances et la courbe oscille grosso modo entre 745.000 et 800.000 naissances. 

En Belgique, on s'alarme un peu plus. En 2010, on y a comptabilisé 129.000 naissances. En 2017, il n'y en avait plus que 119.000. Pour un pays qui compte 11 millions d'habitants, une chute de 10.000 naissances a plus d'impact qu'en France. Il y a quelques semaines, un reportage télé de la RTBF (à voir ici : Elles ne veulent pas d'enfants) donnait la parole à des femmes qui ont fait le choix de ne pas enfanter. Si la journaliste évoque le fait que la conjoncture économique ou les soucis éventuels de fertilité peuvent expliquer en partie la baisse du taux de natalité, elle met l'accent sur la volonté assumée de ces femmes. Et ces dernières s'offusquent de la non-compréhension, généralement, dont elles font l'objet. L'une d'entre elles a beau constater que, bien que "les langues se délient sur le sujet", les gens ont toujours l'air de ne pas comprendre que l'on puisse ne pas vouloir d'enfants. Pour un peu, il faudrait se justifier de ne pas en vouloir. Pour un peu, on ne serait pas une vraie femme si l'on n'a pas d'enfants.

Une autre constate qu'on la juge égoïste de choisir de ne pas avoir d'enfant. Il serait égoïste de ne penser qu'à soi, à ses désirs, à ses ambitions. Il serait égoïste de refuser d'enfanter. Une assertion qui semble tout sauf fondée. N'est-il pas quelque part égoïste de faire des enfants dans un monde violent, pollué, à l'avenir annoncé plus qu'incertain ? N'est-il pas égoïste en un sens de mettre des enfants au monde alors que l'on sait que leur vie sera probablement plus compliquée que la nôtre, compte tenu des aléas climatiques, de la raréfaction de l'eau potable, de la crise des énergies ? Les égoïstes ne sont-ils pas, au fond, ceux qui, comme moi, ont fait le choix d'avoir des enfants ?



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