Nos enfants fréquentent les mêmes lieux dans la ville depuis deux ans. On se croise donc régulièrement. On se salue, sans plus. Et puis un jour, on se met à discuter. Elle me dit : "Je suppose que vous êtes comme moi, vous ne travaillez pas ?" J'acquiesce et elle rétorque, le menton levé vers sa fille adolescente : "Je ne suis pas sûre qu'ils mesurent la chance qu'ils ont". Je réponds : "J'ai la faiblesse de penser que si". Je crois que nos enfants mesurent d'instinct combien leur vie est facilitée par le fait d'avoir un parent disponible en continu pour eux, qu'ils se rendent bien compte de la souplesse, du confort, de la facilité de vie quotidienne dont ils disposent, par rapport à leurs amis dont les deux parents travaillent.
Ça ne veut pas dire que la vie de leurs copains est moins riche, moins agréable, moins confortable, ou que les parents de ces copains ont tort dans leur façon de vivre. Simplement, leur vie est différente. Il n'y a pas de jugement de valeur dans ce propos, juste la mise en lumière du fait qu'il est possible de faire des choix de vie autres.
Elle ajoute : "C'est une vie appréciable". Et poursuit : "Mes enfants se demandent souvent à quoi je passe mes journées. Comme si je pouvais m'ennuyer ! Mais ce n'est pas le cas. J'ai pas mal d'amies qui ne travaillent pas non plus, ça facilite les choses. On ne se voit pas tous les jours, loin de là. Mais on ponctue la semaine de balades à pieds, ou à vélo, pour rompre la solitude des journées. C'est vraiment une chouette vie". Tant qu'on a choisie de la vivre ainsi, oui, c'est une "chouette vie", sereine et douce. N'en déplaise à ceux et celles qui considèrent les parents au foyer comme des personnes sans intérêt, en retrait de la vie économique et productive...
Lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire