lundi 24 septembre 2018

Coup de projecteur sur les violences conjugales

Il aura suffi de presque rien : un rôle dans un téléfilm, pour que la vie de Muriel Robin bascule. Le 1er octobre prochain, sur TF1, sera diffusé le téléfilm Je voulais juste que ça s'arrête, dans lequel l'actrice incarne Jacqueline Sauvage, cette femme qui a été emprisonnée pour avoir tué son mari qui la frappait et la violait depuis plus de quarante ans.

Muriel Robin raconte combien, pendant le tournage, elle a pris conscience de ce que subissaient les femmes battues. Profondément marquée par cette histoire, elle vient de commettre "Sauvons celles qui sont encore vivantes", un appel signé par 88 personnalités, publié ce week-end dans le Journal du dimanche (JDD). Elle y écrit : "Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint. L’an dernier, 123 ont ainsi perdu la vie. Et 225.000 autres ont été victimes de violences conjugales. Ces femmes ne sont pas des inconnues : ce sont nos mères, nos filles, nos amies, nos voisines". Elle en appelle au sursaut de la population, à une prise de conscience que chacun peut agir contre cela. Elle parle de "déni" pour qualifier le silence qui règne sur ce sujet en France. Elle souhaite une formation obligatoire de tous les métiers de la loi, pour que chaque femme concernée soit mieux entendue, mieux comprise, mieux protégée. Et propose un rassemblement devant le palais de Justice de Paris le 6 octobre prochain.

Muriel Robin incarne Jacqueline Sauvage. Photo Yves Rénier.


La rédaction du JDD a de son côté choisi de "rompre avec sa tradition de neutralité pour s'engager au côté de Muriel Robin et de ses cosignataires. Parce que l'indifférence est aussi une violence".

Cet appel a été salué par la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa qui affirme : "on a besoin que des personnalités aussi populaires et avec une image aussi sympathique et bienveillante que Muriel Robin s'engagent pour nous aider à faire passer ce message". Et d'annoncer qu'une campagne de communication - dont le coût s'élève à 4 millions d'euros - sur le sujet sera diffusée à partir du week-end prochain, "pour interpeller les témoins". "Nous avons besoin d'un réveil citoyen". "Ça n'est jamais une affaire de famille, c'est une affaire de société", assure la secrétaire d'Etat.

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