jeudi 3 septembre 2020

Les femmes économiquement fragilisées par le covid

A peine les vacances terminées, dans une ambiance générale assez morose - le premier sujet de conversation de l'été ayant été le covid, pas très joyeux donc - que les mauvaises nouvelles tombent : selon l'Onu, le taux de pauvreté des femmes va augmenter à court terme. Alors que de nombreux efforts avaient été faits, des programmes mis en place à travers le monde pour développer l'accès à l'éducation, à la santé et à l’entreprenariat des femmes, il aura donc suffi d'une pandémie pour que le château de cartes s'écroule.

Ainsi, selon l'Onu, "d’ici 2021, pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté (disposant de 1,90 dollar ou moins par jour pour vivre), on comptera 118 femmes, un écart qui devrait se creuser davantage à 121 femmes pour 100 hommes à l’horizon 2030". Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice executive de l'Onu Femmes dresse un constat inquiétant : "Nous savons que ce sont les femmes qui s’occupent principalement de la famille ; elles gagnent moins, épargnent moins et occupent des emplois beaucoup plus précaires – en fait, dans l’ensemble, l’emploi des femmes est à 19 % moins sûr que celui des hommes". Et cette réalité est équivalente dans tous les pays du monde.

Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) relève également que les femmes sont les plus touchées économiquement par le covid dans la mesure où "elles sont plus susceptibles de perdre leur source de revenus et moins susceptibles d’être couvertes par les mesures de protection sociale". Pour lui, "investir dans la réduction des inégalités entre les sexes est donc une démarche non seulement intelligente et d’un coût abordable, mais aussi un choix urgent que les gouvernements peuvent faire pour inverser l’impact de la pandémie sur la réduction de la pauvreté".

A nouveau donc, il apparaît évident que lutter contre les inégalités entre les sexes est essentiel. Non seulement les femmes sont autant diplômées, méritantes, utiles, compétentes que les hommes et rien ne saurait justifier des écarts dans l'accès à l'emploi et dans les conditions salariales entre femmes et hommes, mais œuvrer pour l'égalité entre femmes et hommes est aussi une nécessité économique pour sortir des populations de la pauvreté. Il n'existe donc aucune raison tangible, aucune explication entendable pour maintenir les femmes loin de l'emploi, loin des postes à responsabilités, loin des contrats de travail sérieux, loin des rémunérations des hommes. Quels arguments non-discutables peuvent encore être avancés par les opposants à l'égalité entre les sexes ? Comment peut-on encore justifier les inégalités ?


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