Sur le marché du travail, les femmes sont, on le sait, confrontées au plafond de verre. Compte tenu de leur sexe et leurs maternités, elles sont entravées dans leurs ambitions, peinent à gravir les échelons et obtenir une juste rémunération de leurs talents. Mais qu'en est-il au début des parcours professionnels, quand garçons et filles sont a priori à armes égales ? C'est la question que s'est posée l'économiste Anne Boring. Dans une tribune publiée ce jour dans les colonnes du Monde, elle constate que les inégalités salariales existent dès l'entrée sur le marché du travail. Au travers de données émanant du ministère de l'Enseignement supérieur, elle remarque en effet que ces inégalités s'expliquent tout d'abord par le fait que "les femmes s’engagent majoritairement dans des filières d’études menant à des métiers moins rémunérateurs". Curieusement (?), les disciplines où l'on gagne le moins sont celles où "il y a proportionnellement le plus de femmes diplômées : en archéologie, ethnologie, préhistoire, arts, histoire, langues, psychologie".
En revanche, les femmes sont minoritaires dans les filières les plus rémumératrices, telles que les mathématiques, l'informatique, la mécanique, l'électronique... Vous savez, tous ces domaines où l'on dit aux filles dès leur enfance, que c'est une affaire de garçons. Mais passons outre le choix de la filière. Après tout, si les filles gagnent moins que les garçons, elles n'avaient qu'à pas choisir psycho mais s'orienter vers le génie-civil, diront les mauvaises langues.
Anne Boring observe aussi qu'au sein de chaque discipline, un écart de salaire se fait jour entre les sexes. "La moyenne des écarts de salaire pour
toutes les disciplines est de 4,8 % dix-huit mois après l’obtention du
diplôme de master, puis de 6,8 % trente mois après", expose-t-elle, ajoutant qu'en histoire, par exemple, filière parmi les moins rémunératrices, "un écart salarial de 6 % apparaît dix-huit mois après la remise des diplômes".
Dans le même ordre d'idées, il ressort que les femmes obtiennent moins fréquemment que les hommes un poste de cadre, quelle que soit la filière. "Par exemple, trente mois après le master,
65 % des hommes diplômés en sciences économiques ont des emplois de
niveau cadre, contre seulement 52 % des femmes, soit un écart de
13 points de pourcentage". Inutile enfin de souligner que les femmes accèdent moins facilement à des emplois stables que les hommes. Sur l'ensemble des disciplines, "66 % des femmes et 72,3 % des hommes ont un poste pérenne".
Qu'est-ce qui peut bien justifier, objectivement, de tels écarts ? Je vous laisse à vos suppositions. En ce qui me concerne, je sèche.
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