Céline a 45 ans. Commerciale de métier, elle commence à fatiguer. Son secteur d'activité traverse une phase un peu compliquée et traverser l'Ile-de-France en long, en large et en travers chaque semaine devient éprouvant. Elle envisage de changer de travail. "Que ferais-tu?", je lui demande. Elle répond : "commerciale toujours, c'est ce que je sais faire et c'est ce que j'aime". Mais pour bien faire, elle aimerait changer de secteur économique et trouver quelque chose qui n'exige pas d'elle d'accumuler tous ces kilomètres. Céline hésite. Changer de secteur, cela signifie tout reprendre du début, redevenir une débutante... avec un salaire de débutant, donc.
Quand on a 45 ans, c'est le moment ou jamais de changer de travail, de regarder vers de nouveaux horizons. On a peu ou prou fait la moitié de sa carrière. C'est une période charnière en termes d'employabilité - on est encore considéré jeune par les recruteurs et ce ne sera plus le cas très longtemps - mais c'est aussi mettre en péril son confort financier. Une période un peu compliquée à appréhender : faut-il se sortir de sa zone de confort et aller se mettre sur les rangs, notamment, de jeunes diplômés ? Se mettre en danger en quelque sorte ? Ou bien préfèrera-t-on assurer ses arrières et garder sagement sa place pour continuer, tranquillement, son bonhomme de chemin ?
Ce questionnement travaille Céline.
Le temps des trajectoires professionnelles linéaires est révolu, certes. Il est désormais très rare que l'on finisse sa carrière dans la même entreprise qu'en ses jeunes années, certes. Pour autant, on n'est toujours pas à l'aise avec l'idée de se réinventer professionnellement. Entre le confort qu'il y a à rester dans une position professionnelle que l'on maîtrise, avec un salaire à l'avenant, et l'incertitude liée au challenge que représente une nouvelle aventure professionnelle, la balance tend à pencher vers la première option.
Les femmes ambitieuses ne se retrouvent guère dans cette description, pour la simple raison qu'elles sont continuellement allées de l'avant depuis leur entrée sur le marché du travail et que généralement, leur cheminement professionnel les empêche de se réveiller un jour en se disant qu'elles en ont marre et en hésitant sur la conduite à tenir. Mais tout le monde n'a pas l'ambition chevillée au corps.
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