lundi 2 décembre 2019

La routine et la créativité

J'ai ouvert ce blog en mars 2017. Je l'ai fait parce qu'il m'astreignait à une écriture quotidienne, m'obligeant à avancer sur mon sujet chaque jour. Quand on a travaillé des années comme journaliste pour un site d'informations en ligne, on est habitué à cette cadence : l'écriture quotidienne, la publication à heures quasi fixes. Du coup, ouvrir un blog sur ce sujet qui m'est cher, la place de la femme dans la société, c'était revenir à un rythme de travail qui m'est familier. C'était facile pour moi d'enfiler ce costume, je savais faire.

Plus de 400 articles écrits plus tard, je n'ai évidemment pas fait le tour du sujet, qui se trouve en perpétuels bouleversements. Mais je me suis éloignée du noyau dur du thème d'origine, qui tournait plus essentiellement autour de la conciliation vie de famille-vie professionnelle. Je me suis ouverte à d'autres réflexions s'agissant des femmes : les stéréotypes, les injonctions de la société, les violences de tous ordres dont elles sont les victimes, l'éducation genrée, les rôles-modèles... bref, autant de sujets qui enferment les femmes dans des carcans et entravent leur liberté de mouvement, compliquant ce faisant l'articulation vie de famille-vie pro telle qu'elles la souhaiteraient.



En tenant ce blog, je me suis moi-même enfermée dans un carcan : je me devais de le mettre à jour quotidiennement ou presque, parce que telle était la règle que je m'étais fixée, par respect pour celles et ceux qui passent quotidiennement quelques minutes à lire ce blog, par volonté de tenir mes engagements, par fidélité pour les causes féminines... Mais au fond, s'astreindre à cela, à cette cadence, que l'inspiration vienne ou pas, que l'actualité s'y prête ou pas, c'est aussi un peu renoncer à une part de créativité. On connait tous cette idée qu'un écrivain qui rêvasse dans un transat n'est pas oisif, il crée. Sa rêverie lui permet de créer. L'inspiration, les idées lui viendront quand il laissera son esprit divaguer. Ce qui m'amène à ce questionnement : quand il est affaire de créativité, la routine et la contrainte ne sont-elles pas nuisibles ? A nouveau, lâcher du lest serait-il si néfaste ? Ne faudrait-il pas au contraire, dans tout processus créatif, autoriser, favoriser, le temps de la rêverie, le temps de la quête d'inspiration, le temps de la réflexion ?

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