Curieux profil que celui de Marlène Schiappa. Personnalité atypique, vénérée ou détestée, si elle maîtrise un truc, c'est bien celui-là : ne laisser personne de marbre. La secrétaire d'Etat est la "grande gueule" du gouvernement, soutien indéfectible d'Emmanuel Macron, électron libre dans sa façon de faire de la politique. Elle rompt avec la "politique à papa" et selon ses propres dires, "trolle les médias". Plutôt dans la sur-communication que dans l'action et la discrétion, elle ne lasse pas de faire parler d'elle, à tout bout de champ. Mieux vaut être critiquée qu'ignorée, semble-t-elle nous dire.
Le podcast Programme B lui a consacré une émission il y a quelques jours (à écouter ici : Qui êtes-vous, madampe Schiappa ?). Et si les compagnons de route de la secrétaire d'Etat ne se sont pas bousculés ni pour lui tresser des lauriers ni pour critiquer ses méthodes ou sa personnalité, deux journalistes qui se sont intéressées à son parcours la décrivent sans circonvolution. "Gonflée", Marlène Schiappa "n'a pas froid aux yeux", reconnaît l'une. Elle "maîtrise les codes de l'art de la mise en scène, de la société du spectacle", assure l'autre. Et c'est le moins que l'on puisse dire : non contente de multiplier les apparitions médiatiques et les tweets, Marlène Schiappa dispose de relais sur les réseaux sociaux notamment, qui se chargent de porter sa bonne parole. Sur Twitter, outre le fil officiel tenu par son équipe du secrétariat d'Etat, la (ou les) personne qui se cache derrière le fil @Avec_Marlene la suit comme une groupie*, de même que le réseau Maman travaille, fondé il y a une dizaine d'années par la même Marlène Schiappa, ne fait qu'encenser sa fondatrice, relayant largement ses déclarations.
Marlène Schiappa, nommée au gouvernement pour porter la grande cause du quinquennat, n'est pas dénuée d'ambitions. Elle ne cache pas son plaisir à prêcher la bonne parole auprès de ses homologues des pays membres du G7, groupe actuellement sous la présidence française. Ses idées dépassent les frontières hexagonales. Ainsi, alors que c'est Nathalie Loiseau qui portera les couleurs du parti présidentiel lors des élections européennes de la fin du mois, Marlène Schiappa associe son nom en cosignant avec la tête de liste une tribune parue ce week-end dans les colonnes du JDD (lire ici : "Marlène Schiappa et Nathalie Loiseau lancent un "pacte Simone Veil" pour les droits des femmes"). Il est question de porter les idées de la secrétaire d'Etat en matière d'égalité entre les sexes à l'échelle européenne, en engageant les autres pays membres de l'Europe dans un pacte nommé "Simone Veil" - excusez du peu ! - grâce auquel les droits des femmes en Europe seraient harmonisés, tirés vers le haut.
* Selon le journaliste Julien Pain, ce compte Twitter de soutien à Marlène Schiappa pourrait être tenu par un membre du secrétariat d'Etat à l'Egalité femmes-hommes. Il est allé interviewer la secrétaire d'Etat à ce sujet. Un échange qui vaut son pesant de cacahuètes... :
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