Rôles-modèles, empowerment, sororité... toujours et encore, malaxer ces concepts, promouvoir les femmes qui agissent, à quelque échelle que ce soit, pour montrer la voie, montrer aux filles et aux femmes qu'elles peuvent faire de leur vie ce qu'elles veulent, qu'elles peuvent avoir de hautes prétentions si c'est leur souhait, qu'elles peuvent briller et qu'elles peuvent tout aussi bien mener une vie moins "ambitieuse" si tel est leur bon vouloir. L'important, c'est qu'elles sachent que c'est possible, que tout est possible. L'important, c'est de leur ouvrir les yeux, de les "cultiver", de leur montrer ce que d'autres ont fait, d'attiser leur curiosité, de leur ouvrir grand le champ des possibles.
J'évoquais la semaine dernière le défi #JeLaLis qui vise à parler des auteures oubliées. Je peux tout aussi bien citer l'idée si simple d'une institutrice de faire intervenir dans sa classe tous les parents d'élèves volontaires pour présenter leur métier aux enfants. Une mère d'élève, militaire dans l'aviation, est venue, enthousiaste, présenter son métier. Passé l'étonnement de voir une femme porter l'uniforme, les enfants - filles et garçons - ont bu les paroles de cette professionnelle, très intéressés de découvrir un univers méconnu. D'ici la fin de l'année, le carnet de rendez-vous de cette classe est plein : nombreux sont les parents à avoir répondu à l'appel de la professeure.
Autre lieu, autre ambiance. Ce week-end, 350 femmes journalistes se réunissaient à Paris à l'appel du collectif Prenons la Une. Dans un métier singulièrement précaire pour les femmes - en moyenne rémunérées 300 euros de moins que leurs homologues masculins -, il s'agit de prendre à bras le corps cette thématique, mais aussi de trouver les moyens de parvenir à plus de parité, de lutter contre le sexisme et le harcèlement... de faire en sorte, au fond, que l'herbe soit plus verte pour les femmes journalistes. Parce qu'on n'est jamais aussi bien servies que par soi-même, ces professionnelles de la presse ont listé tout un tas de mesures qui permettrait que le sort des femmes dans ce milieu s'améliore. Ainsi, suggèrent-elles, pourquoi pas ne pas augmenter les aides financières à la presse de la part de l'Etat aux rédactions paritaires ? Et créer un fonds de soutien pour les femmes pigistes en congé maternité ?
Au fond, où que l'on pose les yeux, des femmes se mobilisent pour que demain soit plus paritaire, plus favorable à une juste place des femmes dans la société. Il n'est pas question de rabaisser les hommes ou de les sacrifier sur l'autel du féminisme, mais de revoir la place que l'on accorde aux femmes, de promouvoir ce qu'elles font, de souligner leur potentiel. Que dire de cette autre institutrice qui a surnommé une de ses élèves Marie Curie ? Empowerment, vous dit-on !
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