Pourquoi
les femmes n'ayant pas d'enfants sont, implicitement ou non, sommées de se
justifier quand on ne demande jamais à celles qui ont des enfants pourquoi
elles ont fait ce choix ? A mesure de mes recherches, je constate que souvent,
les femmes ayant choisi de ne pas mettre au monde d'enfants se retrouvent entre
elles et qu'il n'est pas rare qu'elles échangent sur ce sujet. Elles se diront
qu'elles en sont là de leur vie car elles ont souhaité privilégier d'abord leur
carrière professionnelle, ou bien elles n'ont pas encore ressenti de désir
d'enfants, ou pas rencontré la personne avec qui elles pourraient décider de
fonder une famille,... Et puis il y a celles qui ne veulent tout simplement pas
d'enfants, et que l'on accuse d'être égoïstes, pécheresses, sorcières,...
"La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de
toutes les limitations", écrit Mona Chollet dans "Sorcières, la
puissance invaincue des femmes", ouvrage paru en septembre aux éditions
Zones.
Souvent, les femmes ayant décidé
de ne pas être mères évoquent la liberté qui en découle. Il y a un an,
j'écrivais ce témoignage de T., qui me confiait : "Ce matin, j'ai glandé au lit jusqu'à 10h avec un bouquin.
Etant pigiste, je n'ai pas plus d'horaires que de discipline personnelle. Et je
deviens suffisamment égoïste pour ne pas imaginer une seule seconde sacrifier
tous mes plaisirs sur l'autel de sa majesté ma progéniture." (lire ou relire ici : Quadras, célibataires, sans enfants... et heureuses !). Dans l'esprit
des "sans enfants", l'arrivée d'un bébé dans la vie de l'adulte équivaut pour ce
dernier à la fin de toute forme de liberté. L'enfant est perçu comme un fil à la patte, une
créature aux pouvoirs démesurés qui vous enferme dans un carcan. Vous êtes
alors privé de toute liberté de mouvements, entravé quotidiennement et
éternellement. "Dans ma logique, ne pas transmettre la vie permet d'en jouir pleinement", écrit ainsi Mona Chollet.
De quoi rendre perplexes la plupart des parents, sans doute. Car oui, bien sûr, lorsque l'on a des enfants, la gestion du temps est différente, de nouvelles obligations s'ajoutent à la liste des choses qui remplissent nos journées. Mais dira-t-on pour autant que nous avons perdu notre liberté de mouvement et de pensée ?
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