Inégalités filles-garçons : le constat affligeant de l'Unicef

Si vos enfants ou des enfants de votre entourage ont répondu à une enquête de l'Unicef en début d'année 2018 sur leur ressenti en matière d'inégalités, sachez que les résultats de cette enquête sont tombés. Plus de 26.000 enfants âgés de 6 à 18 ans ont participé à cette consultation nationale (la 4è du genre).

Il en ressort un constat qui, s'il n'étonne pas, ne lasse pas d'agacer : les filles sont globalement plus discriminées que les garçons. Selon les quartiers où elles vivent, elles souffrent de plus de privations que les garçons : sur le plan matériel, sur le plan de l'accès aux savoirs, à la santé, sur le plan des loisirs et de la sociabilisation. Elles subissent également plus de moqueries ou de critiques concernant leurs tenues vestimentaires. Selon l'Unicef, "il ne semble pas y avoir de bonne réponse à l’oscillation permanente entre «trop» et «pas assez» féminine".

Les filles se déclarent aussi plus harcelées que les garçons sur internet, dans les transports ou l'espace public. Pire, dans les quartiers prioritaires, elles "restent davantage confinées dans l’espace domestique ou dans les lieux où elles se sentent en sécurité. L’expérience de la ville est donc difficile et les filles s’en extraient pour se protéger, laissant l’espace public aux garçons". "La rue appartient à l'homme. La femme ne fait que passer" , disait la journaliste Marion Faliu.

De la même façon, l'espace de la cour de récréation demeure caricatural : les garçons sont au centre, les filles rejetées sur les côtés. Aux garçons les grands espaces, aux filles les zones étroites et peu confortables. Globalement, que ce soit à l'école ou ailleurs, "les filles sont 45% à considérer qu’elles ont moins de droits que les garçons tandis que les garçons sont 30% à penser qu’ils ont moins de droits que les filles".

Pour l'Unicef, il importe de faire de la place aux filles, dans tous les sens du terme.

Il n'est pas concevable qu'une société qui affiche à grands renforts de communication sa volonté de lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes n'oeuvre pas, en premier chef, pour que les petites filles d'aujourd'hui grandissent en réfutant l'idée qu'elles importent moins que les garçons. En février 2017, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes plaidait pour un renforcement de l'éducation à l'égalité entre les sexes (lire ou relire ici : "Stéréotypes de genre : 6 ans, âge charnière"). Où en est-on à cet égard ? Quelles actions sont mises en place ?

Si les filles n'ont pas leur juste place dans leurs quartiers, leurs écoles, dans les transports, au sein de leurs familles, où trouveront-elles l'assurance nécessaire, la confiance en elles pour, plus tard, une fois adultes, mener la vie qu'elles désirent, aller au bout de leurs ambitions, tant professionnelles que personnelles ?

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