mardi 3 juillet 2018

Le short, ce vêtement qui fait couler de l'encre

Ce fut un combat de plusieurs années. Depuis longtemps, les chauffeurs des bus de la RATP réclamaient la possibilité de travailler en short. Enfin, la direction leur a accordé cette possibilité, à la condition que la température extérieure soit supérieure à 28°, tout de même. Cette affaire, pour anecdotique qu'elle puisse paraître, en dit long sur la façon de considérer l'apparence physique. Jusque-là, les chauffeurs masculins de la RATP n'avaient pas le droit de montrer leurs poils et le pantalon, de rigueur, affichait une volonté pour l'entreprise de veiller à son image. Les femmes conduisant les bus de la RATP, elles, avaient le droit de montrer leurs jambes et des jupes et des robes figuraient au catalogue des uniformes possibles dans la compagnie. C'était le cas à la RATP comme dans d'autres entreprises de transport.

L'été dernier, pour exprimer leur contestation face à cette réalité - les femmes ont le droit de porter des jupes et donc ont moins chaud que les hommes contraints au port du pantalon - , les chauffeurs d'une compagnie de transport en commun de la ville de Nantes ont eu l'idée symbolique et hyper efficace de venir travailler... en jupe. Une initiative qui a marqué les esprits et semble-t-il pesé dans la balance du côté de la RATP qui exprime très clairement cela dans sa communication vis-à-vis des medias aujourd'hui : on ne voulait pas risquer que les chauffeurs de la RATP agissent comme ceux de Nantes. Tant pis pour les poils, on préfère des chauffeurs en bermudas plutôt qu'en jupe...



A nouveau donc, les diktats de la mode ou en tout cas de la représentation que l'on se fait du genre humain s'imposent.

Autre histoire vestimentaire du moment : au Liban, le maire de la ville de Broummana a fait sensation en recrutant pour l'été des policières municipales au physique. Des jeunes femmes ravissantes ont été engagées pour la saison touristique. Supposées surveiller la circulation dans la ville, elles vont surtout oeuvrer pour l'attractivité touristique de Broummana. Jeunes, cheveux longs détachés, superbes, elles sont vêtues de minishorts qui défraient la chronique.



Est-il besoin de préciser que les policiers de la ville sont eux, vêtus de pantalons, casquettes et gilets fluos ? Si les policiers étaient vêtus de façon comparable à ces jeunes femmes, personne n'y aurait vu malice. Mais là, le maire de la ville cherche très clairement à appâter le chaland. Et le revendique. Dans une interview à France 24, il a ainsi expliqué : "Broummana est la première destination estivale au Liban. Cette année nous avons créé près de 2 000 emplois, nous avons ouvert une centaine de restaurants et bars. Cette dernière mesure est l’ultime pierre à l’édifice. Elle va permettre de refléter l’ouverture d’esprit du peuple libanais".

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