lundi 8 juin 2020

Choix de vie : si c'était à refaire...

Marina est tchèque. C'est là-bas qu'elle est née, qu'elle a grandi, qu'elle a étudié et débuté sa carrière professionnelle, au début des années 2000. Elle est titulaire d'un master en pédagogie, ce qui lui a permis de travailler en tant qu'enseignante mais aussi dans un service de management, en entreprise. En 2008, elle rencontre celui qui deviendra son mari. Il est français. Elle vient s'installer avec lui en Île-de-France. Elle ne connaît personne, ne parle pas français, ne peut donc pas travailler. Mais qu'importe alors. Ils s'aiment. Ils ont un premier enfant. Marina s'enferme dans sa bulle, ne vivant que pour ce bébé et pour cet homme. Elle ne parle toujours pas français. Ça n'aide pas. Elle en prend conscience et décide de corriger cela quand son enfant commence à aller à l'école. Au fond, elle apprend en même temps que son enfant, à maîtriser la langue. 



Ce faisant, Marina commence à avoir des amis, s'ouvre à la culture française et commence à se sentir à l'aise quand un second bébé pointe le bout de son nez. Marina ne travaille donc toujours pas. Elle ne va reprendre une activité professionnelle que lorsque ce deuxième enfant commence l'école. Le mari de Marina est chef d'entreprise, elle travaillera pour lui, à mi-temps. Marina ne prend aucun plaisir dans son travail, mais après tout, ce ne sont que quelques heures dans la semaine. Elle prend son mal en patience. Et cela lui permet d'améliorer son français. toujours ça de pris.

Et puis, "malheureusement, les histoires d'amour finissent mal en général". Le couple se sépare, et ce faisant, Marina perd son emploi. Elle se retrouve dans une situation compliquée : sans emploi, sans mari, avec deux enfants nés et élevés en France, une famille en république tchèque et des diplômes non reconnus en France, ce qui l'empêche de trouver un emploi qui lui conviendrait et lui permettrait de s'épanouir pleinement. Si elle n'avait pas d'enfants, nul doute que Marina serait repartie auprès de sa famille, dans son pays. Mais aujourd'hui, la voilà coincée. Peu de possibilités s'offrent à elle : trouver un emploi quel qu'il soit mais qui permette au moins de remplir son frigo ou trouver une formation qui lui permette de faire valoir ses compétences, loin de sa famille, sans tellement d'amis en mesure de la soutenir et de l'aider, avec deux enfants dont il faut s'occuper.

Si c'était à refaire, Marina suivrait-elle cet homme en France, en laissant tout derrière elle, sa famille, une carrière qui s'annonçait intéressante, ses racines,... ?

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