mardi 15 octobre 2019

Monde du travail : le critère de l'apparence physique demeure

Qui n'a jamais subi de remarques ou de décisions discriminantes claires dans le cadre du travail, induisant le fait de ne pas être embauché pour le poste, de ne pas être promu ? On a tous des histoires de ce type à raconter. Ma mésaventure personnelle en la matière est simple : je m'étais portée candidate à un poste de rédacteur en chef  pour le titre pour lequel je travaillais et il m'a été répondu que ce n'était pas possible, dans la mesure où j'étais "trop jeune" et que j'étais une femme. Mes compétences n'étaient pas mises en cause, m'a-t-on assuré, mais c'était symboliquement inconcevable. Discriminée selon des critères qui ne tiennent pas debout.



La discrimination dans l'emploi est un sujet sur lequel planche le Défenseur des droits. Dans un baromètre publié en 2016, il rappelait que décider de recruter ou non des salariés en fonction de leur apparence physique, leur âge, leur patronyme ou leur orientation sexuelle était considéré au regard de la Loi comme de la discrimination. Ces critères-là ne doivent pas rentrer en ligne de compte dans les processus de recrutement. Pourtant, 8% des chômeurs interrogés par le Défenseur des droits estiment avoir été discriminés à l'embauche en raison de leur apparence physique ( 10% des femmes et 6% des hommes). Il précise : "toutes choses égales par ailleurs, les femmes obèses rapportent huit fois plus souvent que les femmes d’IMC « normal » avoir été discriminées à cause de leur apparence physique". De même, "la sanction sociale de l’apparence vestimentaire pèse plus fortement sur les femmes que sur les hommes". Comme toujours, les femmes sont renvoyées à cette bonne vieille règle patriarcale du pot de fleurs. Dans l'entreprise, elles doivent ajouter ce petit truc en plus que les hommes n'offrent pas : le plaisir des yeux.

Dans une décision-cadre relative aux discriminations dans l'emploi fondées sur l'apparence physique qui vient d'être diffusée, le Défenseur des droits appelle les employeurs à mettre en place les outils nécessaires "afin d’empêcher toute forme de discrimination et de harcèlement fondés sur l’apparence physique au sein du collectif de travail. De tels comportements doivent être sanctionnés de manière effective et dissuasive".

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