J'ai demandé autour de moi aux femmes si, lorsqu'elles avaient passé leur entretien d'embauche, on leur avait posé la question de savoir si elles étaient en couple, si elles avaient des enfants et si elles avaient l'intention d'en avoir à court/moyen/long terme. J'ai moi-même eu droit à ces questions à chacun des entretiens d'embauche que j'ai passés et je me souviens aussi, quand j'ai du annoncer ma grossesse à mon supérieur hiérarchique, de sa réponse : "Je suppose que je devrais te féliciter"... Ambiance ambiance...
Lorsque j'ai posé ces questions autour de moi, les retours que j'ai eus n'ont fait qu'abonder dans le sens que je craignais : à un moment ou l'autre de notre vie professionnelle, nous avons toutes droit à ce couplet. C'est de la discrimination à l'embauche, ni plus ni moins. On m'a rapporté le cas d'une jeune femme qui, lorsqu'elle est passée cadre dans son entreprise, a du signer un document par lequel elle s'engageait à ne pas faire d'enfant dans l'année qui suivait...
Une enseignante m'a raconté que lorsqu'elle a annoncé sa troisième grossesse, un père d'élève a très mal réagi. "Il m'a dit que comme j'étais déjà comblée avec une fille et un garçon, j'aurais pu penser un
peu à mes élèves au lieu de faire, égoïstement, un 3eme enfant, qui allait
impliquer mon absence. J'ai rétorqué que quand je faisais l'amour avec mon mari, je ne pensais pas
une seule seconde à mes élèves".
Certaines femmes prennent carrément les devants et abordent la question elles-mêmes. Ainsi en a-t-il été de Stéphanie qui lors d'un entretien d'embauche, a jeté le pavé dans la mare. Elle se souvient avoir dit : "J'ai
bientôt 40 ans, je ne peux pas repousser ce projet. J'ai bien conscience que je
vais peut-être me tirer une balle dans le pied en vous disant ça, mais je
préfère car si je tombe enceinte, je ne veux pas que ce soit mal pris. J'ai eu le job et j'ai démarré mon contrat la tête libérée". Quelques mois plus tard, elle partait en congé maternité...
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