"Tout employeur est tenu d'assurer, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.
Par rémunération, au sens de la présente loi, il faut entendre le salaire ou traitement ordinaire de base ou minimum et tous les autres avantages et accessoires payés, directement ou indirectement, en espèces ou en nature, par l'employeur au travailleur en raison de l'emploi de ce dernier".
Ce texte est celui de la loi relative à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes datant... du 22 décembre 1972.
Autrement dit, depuis 45 ans, les femmes françaises se font purement et simplement enfler. Elles ont la loi de leur côté mais n'en font pas usage. Cette discrimination salariale est pernicieuse, le diable se cache dans les détails. Pour justifier cet écart de rémunération, il sera en effet généralement argué que le poste n'est pas strictement le même et que donc, à cahier des charges différent, salaire différent. C'est ainsi que l'écart de rémunération entre femmes et hommes peut atteindre 25% chez les cadres. De même, le marché du travail est très clairement sexué. Les postes à temps partiel sont toujours à plus de 80% occupés par des femmes en France.
Dans une interview accordée au Monde en mars 2014, l'économiste spécialiste de la question Rachel Silvera rappelait que la ségrégation professionnelle joue à plein. "Les femmes se retrouvent dans les filières les moins qualifiées et les moins payées : l'assistanat, le soin, l'éducation, le nettoyage, le commerce", soulignait-elle, précisant que "ces métiers font appel à des compétences présupposées "féminines", selon l'idée qui voudrait que les femmes soient nées pour s'occuper d'autrui".
A cela, bien entendu, s'ajoute pour compléter le tableau la persistance du plafond de verre qui veut, dans tous les secteurs d'activité, qu'à mesure que l'on monte dans la hiérarchie, on trouve de moins en moins de femmes. Selon Rachel Silvera, "les femmes intériorisent la discrimination", si bien que les plaintes pour discrimination salariale en raison du sexe sont rares. De son point de vue, l'une des façons d'améliorer les choses consisterait à revaloriser les métiers à prédominance féminine.
En moyenne, selon l'Insee, les femmes ne contribuent qu'à hauteur de 36% aux revenus du foyer. Pire, une infographie réalisée en mais 2016 par The Wall street journal révèle que dans 439 métiers sur 446, les femmes gagnent moins que les hommes.
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