Ce matin sur France inter, Charlotte de Turckheim se confiait à Augustin Trapenard. Elle explorait sa carrière, revenait sur certaines expériences, certaines rencontres et montrait combien il fallait être tenace et volontaire pour se faire sa place, quand on était une femme dans les années 1980, dans le monde du spectacle. Elle raconte que lorsqu'en 1983, on l'engage pour jouer dans Cyrano de Bergerac, elle était agacée de devoir camper Roxane, un personnage qu'elle juge sans intérêt, un peu potiche, un peu idiote. Elle aurait voulu jouer Cyrano. Incarner les princesses, les cautions féminines, très peu pour elle. Elle veut des rôles d'envergure. Elle ne veut pas juste remplir une case.
Et puis, il y a Coluche. Coluche qui lui dit que ce n'est pas en s'appelant Charlotte de Turckheim qu'elle aura du succès sur scène, que les foules ne vont pas se précipiter pour aller voir une aristo sur les planches. Il lui suggère de changer de nom. Après tout, lui, Michel Colucci, l'a bien fait, pour masquer ses origines italiennes. Il n'y a pas de mal à ça. Si ce n'est que la comédienne n'est pas d'accord avec cette idée. Elle assume ses origines aristocratiques. Pourquoi est-ce que ses origines lui enlèveraient tout potentiel comique ? Pourquoi cacher qui on est ? Pourquoi vouloir modifier quoi que ce soit pour rentrer dans des cases et simplifier le marketing ? Quelle drôle d'idée !
Ce qu'elle raconte, c'est cette réalité qui entrave les carrières des femmes, cette tendance des hommes à décider pour elles, cette fâcheuse manie de les faire rentrer de gré ou de force dans des cases, de les assigner à des rôles. Les femmes qui veulent se libérer de leurs entraves doivent jouer des coudes, ruser, se battre. Elles doivent faire montre de détermination pour briser le carcan qui les enferme. Qu'il leur en faut, du caractère, du volontarisme et de la force de persuasion pour affirmer qui elles sont et ce qu'elles veulent !
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