lundi 9 novembre 2020

La première, mais pas la dernière

Il n'y a pas de petite victoire. Chaque femme qui réussit devient un symbole pour toutes les autres. Un rôle-modèle. Une icône. Kamala Harris est de ces femmes qui nous font toutes avancer. Ce week-end, elle est entrée dans la lumière. Désormais, les caméras du monde entier sont braquées sur elle. Elle a sans doute beaucoup influencé le résultat des élections présidentielles américaines. En janvier prochain, elle deviendra la première vice-présidente des États-Unis. Pour la première fois de l'histoire, une femme assumera cette fonction. Pendant quatre ans, elle sera aux côtés de Joe Biden à la tête de la première puissance mondiale. Excusez du peu.

Ce samedi 7 novembre, elle a déclaré : "Je serai peut-être la première à ce poste, mais je ne serai pas la dernière". Et ce n'est probablement pas la première fois qu'elle prononçait cette phrase. En effet, Kamala Harris n'en est pas à son coup d'essai : avant d'être la première vice-présidente des Etats-Unis, elle fut aussi la première procureure générale de Californie.


Bien sûr, quand il s'agit d'une femme, des voix fusent toujours pour dire qu'elle a été choisie parce qu'elle est une femme - et, en l'occurrence, une femme jeune, issue de l'immigration, etc. -  et non parce qu'elle serait brillante et compétente. A ces attaques, Cécile Coquet-Mokoko, professeure en civilisation américaine, rétorque sur France Culture : "Kamala Harris a siégé au Sénat dans quatre commissions qui portent sur les affaires juridiques, sur le budget, la sécurité intérieure et le renseignement. Donc, ce sont véritablement des commissions stratégiques du Sénat qui lui donnent les moyens d'être une conseillère vraiment au fait des dossiers. Ce n'est pas juste une femme qui a été mise là pour accompagner un président d'âge mûr, mais c'est une politicienne qui connaît les dossiers et qui a l'assurance d'une procureure". 

Kamala Harris est le ticket gagnant. Elle ne sera évidemment pas parfaite, personne ne l'est. Mais parce qu'elle est femme, parce qu'elle est noire, ses erreurs lui seront toujours plus reprochées qu'à un homme. Elle fera l'objet d'attaques en dessous de la ceinture, on critiquera ses erreurs vestimentaires, ses colères seront vues sous le prisme des hormones - comme toujours s'agissant des femmes -, on lui recommandera de retourner en cuisine quand elle fera ou dira quelque chose qui déplaît. Les attaques dont elle fera l'objet sont prévisibles, déjà écrites, empreintes de misogynie et de racisme. Mais c'est sans compter avec le volontarisme de cette femme, ses convictions et son ambition. Elle en a vu d'autres. Et c'est sans doute ce qui fait sa force. Et qui sait, dans quatre ans, elle sera peut-être présidente, en tandem avec Alexandria Ocasio-Cortez...

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