Pas une semaine sans son lot de dénonciations des violences faites aux femmes. Dans ce domaine-là, nous sommes toutes dans le même bateau, plus ou moins consciemment. Et c'est ça le truc : nous avons tellement enfoui en nous cette réalité qui fait que nous sommes "à la merci" des hommes qu'il nous faut parfois des éléments concrets pour mesurer à quel point nous le sommes. Depuis quelques jours circule une grille sur les réseaux sociaux. Un compte instagram a été créé qui nous permet de regarder en face ce que nous subissons ou avons déjà subi sans le conscientiser véritablement.
Au fond, #cochetescases est un outil pratique qui nous permet de prendre conscience, chacune, individuellement, des violences qui nous sont faites. Encore une fois, il ne s'agit pas d'entrer en guerre contre les hommes au sens large, mais de décrire la réalité. #cochetescases liste des situations toutes simples, du style : j'ai déjà été suivi.e dans la rue, j'ai déjà ressenti une insécurité dans un espace public, etc. La grille est rédigée de façon à ce que femmes et hommes puissent lister les situations qui les concernent. Mais ce que l'on découvrira, c'est que les femmes, de manière générale, cochent facilement plus de 5 ou 6 situations, beaucoup avoisinent les 10 situations, alors que les hommes ne sont concernés qu'à la marge.
C'est intéressant de regarder cela, de constater ce que nous vivons. Et il est étonnant de voir, au travers de ce questionnaire, les réactions des hommes. Évidemment, ceux qui estiment encore que les femmes passent leur temps à se lamenter sont irrécupérables mais ceux qui admettent qu'ils n'ont aucune case à cocher, tandis que leur compagne, leur mère, leur sœur ont vécu la moitié des situations décrites, mesurent combien le "privilège masculin" est patent. Que les femmes prennent conscience de ce qu'elles traversent est important, mais que les hommes mesurent combien leur genre les protège l'est tout autant.
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