Que pensent les jeunes femmes d'aujourd'hui ? Se sentent-elles à l'aise avec leur corps, à l'aise dans leur tête ? Quelles questions se posent-elles ? C'est pour répondre à ces questions que Josépha, 24 ans, a réalisé un documentaire, intitulé "Meufs". Elle explique y faire un portrait de la génération Instagram, cette génération qui poste des photos en continu sur ce "réseau social" qu'est Instagram. Plus que sur n'importe quel autre réseau social, il est ici question d'apparence physique. Et ce media a beaucoup joué dans ce que l'on appelle le "bodypositivisme". En gros, peu importe ton corps, il ne doit pas t'empêcher de porter ce que tu veux, de vivre comme tu l'entends et ce faisant, d'être heureuse. Ton corps ne doit pas déterminer qui tu es et ce que tu veux. Autrement dit, ton sexe importe également peu dans la détermination de tes choix.
Dans le documentaire de Josépha, des jeunes femmes âgées de 25 à 33 ans s'expriment sur ces sujets, sans tabou. Et expliquent ce que cela signifie, pour elles, d'être une femme. Mots choisis :
- "Etre une femme aujourd'hui, c'est avoir une liberté d'action".
- "Etre une femme, c'est assumer sa liberté et son autonomie".
- "Ca m'apporte la possibilité de donner la vie, d'avoir le choix de le faire ou non".
- "On est singulières, on est uniques et on est reconnues aujourd'hui pour ça".
Mais aussi volontaires et affranchies des barrières connues par leurs aînées, ces jeunes femmes sont conscientes que tout n'est pas réglé et qu'elles sont encore jugées pour leurs choix. Ainsi l'une d'entre elles relève qu'avec le bodypositivisme, le deuxième effet kiss cool veut que si tu as des formes, aujourd'hui, "tu as encore plus de pression qu'avant parce que du coup, tu dois absolument être bien dans ta peau". Gare à toi si ce n'est pas le cas et que tu acceptes mal tes rondeurs.
De même, cette femme qui a coupé ses cheveux note qu'une "fille qui a les cheveux courts, c'est un sujet. Ça veut surement dire qu'elle est lesbienne !"
Au total, relève cette dernière, cette génération est celle où "les gens ont peur de trop s'aimer". Elle remarque qu'en 2019, on s'extasie lorsque l'on entend des histoires d'amour ayant duré plus de 50 ans, que ce type d'histoires se perd. Selon elle, ce n'est pas parce que "les gens ont des mœurs légères, mais parce que les gens sont des baltringues".
Josépha signe en tout cas ici un joli portrait de cette génération de femmes qui, bien qu'assumant totalement leur condition et un non-asservissement à leur genre, n'en demeurent pas moins interrogatives sur le regard que l'on porte sur elles et sur leurs choix.
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