En ces heures de remaniement ministériel et alors que se prépare un nouveau gouvernement a priori toujours placé sous la houlette d'Edouard Philippe, il serait bon de revoir certaines fiches de poste. Est-ce qu'un secrétariat d'Etat à l'égalité femmes-hommes est l'endroit où devrait se traiter la question des violences faites aux femmes ? Est-il question là d'égalité entre les sexes ? Pas vraiment, me semble-t-il. Mon propos n'est pas de minimiser le dossier des violences faites aux femmes, loin de là. Mais on admettra qu'il y a confusion.
Qu'entend-on par égalité entre les femmes et les hommes ? C'est l'égalité d'accès au lave-vaisselle comme à la machine à laver, c'est l'égalité salariale, l'égalité d'accès à la porte de l'école, l'égalité d'accès aux postes à responsabilités, c'est l'égalité d'accès au perchoir de l'Assemblée nationale, l'égalité d'accès aux prix Nobel et à toute forme de reconnaissance de votre valeur intellectuelle. C'est l'égalité d'accès aux formations professionnelles ou aux activités sportives et artistiques de toutes sortes, quel que soit votre sexe. Et c'est aussi l'égalité d'accès à la rue, aux lieux publics, c'est la liberté de pouvoir se déplacer en sécurité, sans crainte d'être agressée.
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Les violences faites aux femmes, les agressions verbales ou physiques, le harcèlement entravent la liberté des femmes et leurs possibilités de bénéficier d'une place dans la société qui serait l'égale de celle d'un homme. C'est indéniable. Mais réduire la question de l'égalité femmes-hommes au sujet des violences faites aux femmes est une erreur.
Marlène Schiappa a exprimé le souhait de rester au gouvernement. Il y a fort à parier qu'elle soit maintenue à ce poste. Il est cependant à souhaiter que lui soit rappelé le fait qu'elle n'est pas secrétaire d'Etat en charge des violences faites aux femmes. Son job, c'est l'égalité entre les sexes, c'est bien plus vaste que le sujet des violences. Pourtant, la secrétaire d'Etat lie très régulièrement les deux sujets comme s'ils ne faisaient qu'un. Hier encore, sur le plateau de BFM TV, interrogée sur la question de l'argent mis sur la table pour lutter contre les violences faites aux femmes, elle répond qu'elle dispose d'un budget de "420 millions d'euros d'engagement sur l'égalité entre les femmes et les hommes". Sauf erreur de ma part, 420 millions d'euros sur l'égalité, ce n'est pas 420 millions pour lutter contre les violences.
Et quand on lui rappelle qu'en matière d'égalité salariale, la France se trouve en 129è position sur 144 au classement du Forum économique mondial, elle se contente de répondre que grâce à la loi sur l'avenir professionnel, les entreprises sont désormais soumises à une obligation de transparence des écarts de salaire. Pour elle, semble-t-il, le sujet est clos.
Quant à celui d'une évolution souhaitée du congé paternité, elle botte en touche : son sujet, c'est d'abord de travailler sur une harmonisation des congés maternité. Ce qui est souhaitable, c'est évident. Mais Marlène Schiappa prévient : tant que la question des congés maternité ne sera pas traitée, le gouvernement ne planchera pas sur l'amélioration du congé paternité. Egalité quoi ???
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