jeudi 22 mars 2018

"La rue appartient à l'homme. La femme ne fait que passer"

C'est fait. Hier mercredi, la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes - hommes, Marlène Schiappa, présentait son très médiatisé projet de loi visant à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Dans son article 45, le texte prévoit l'instauration d'un "outrage sexiste" qui permet aux agents de la police de sécurité du quotidien de verbaliser "ces comportements facilement identifiables, qui n’ont rien de la drague ou du compliment". Selon la secrétaire d'Etat, "une contravention de catégorie 4, d’un montant de 90€ si réglée immédiatement à 750€ voire 1500€ en cas de circonstances aggravantes et 3000€ en cas de récidive, sera instituée. L’objectif, maintes fois répété, est de sanctionner les comportements et de responsabiliser les citoyens par l’exemple."

L'enjeu est bel et bien d'éduquer les hommes aux comportements limites et d'en finir avec la logique du mâle dominant. Le harcèlement de rue est monnaie courante, en France comme partout. Une étude récente réalisée à Lausanne a permis par exemple d'établir qu'au cours des douze derniers mois, deux femmes sur trois ont été victimes de harcèlement de rue. "En clair, cette étude montre que les femmes savent et que les hommes découvrent", analyse la journaliste Marion Faliu dans un reportage diffusé ce mercredi sur TV5 Monde ( à voir ici : "C'est fini ! La révolte des femmes"). "La rue appartient à l'homme. La femme ne fait que passer", note-t-elle.

Dans la rue, comme dans le monde de l'entreprise ou au sein des foyers, demeure un rapport de dominant-dominé. Or, depuis la nuit des temps, le dominant, celui qui a le pouvoir, c'est l'homme.

Pour réagir à cela, une jeune femme, Alma Guirao, a choisi de ne plus se taire. Et elle a pris le taureau par les cornes en créant une application mobile : Hands Away, application qui permet aux femmes de signaler et géocaliser une agression sexiste dont elles ont été victimes ou témoin. Ces personnes peuvent également apporter leur témoignage ou encore apporter leur aide et leur soutien à d'autres victimes.



 "Pour moi, l’utilisation d’une plateforme digitale et l’approche communautaire ouvre la voie à une solution raisonnée et crédible. L’application que j’ai développée, permet aux utilisatrices d’alerter, de témoigner, de trouver de l’information et de partager avec d’autres femmes afin de ne plus être seule face à ce fait social", écrit-elle. Ce n'est pas de la délation, c'est de la résistance.





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