"Nous, qui sommes sans passé les femmes,
Nous qui n'avons pas d'histoire,
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir.
Refrain :
Levons nous, femmes esclaves
Et brisons nos entraves,
Debout! Debout !
Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées ;
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées
Refrain
Seules dans notre malheur, les femmes
L'une de l'autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.
Refrain
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble on nous opprime, les femmes,
Ensemble révoltons-nous.
Refrain
Le temps de la colère, les femmes
Notre temps est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers"
Depuis un an, grosso modo, ce qui fut l'hymne du Mouvement de libération des femmes, écrit collectivement au début des années 70 par les féministes françaises, reprend sens. Les combats sont là, nombreux, divers. Violences faites aux femmes, difficultés dans le monde de l'entreprise pour évoluer à sa juste place, inégalités salariales, stéréotypes de genre, représentations caricaturales des femmes, ... Tout, mis bout à bout, donne un peu le tournis.
C'est vrai en France comme ailleurs. Et c'est ce qui a poussé par exemple, le 8 mars dernier, les femmes espagnoles à se soulever, collectivement. "Sans les femmes, le monde s'arrête", ont-elles proclamé. Pendant 24h, elles ont massivement participé à une grève du travail, mais aussi à une grève des soins et de la consommation. Une action ponctuelle mais massive qui a fait parler d'elle partout dans le monde. Une action symbolique et efficace en termes de prise de conscience collective. Difficile de dire si cette journée sera suivie d'effets concrets pour les femmes espagnoles. Mais elle montre combien les actions collectives comptent, bien mieux que les guerres de chapelles et autres prises de paroles par medias interposés, telles que l'on a pu le voir en France, avec notamment les tribunes de Catherine Millet et de Caroline de Haas (pour vous rafraichir la mémoire, c'est par ici : Débat autour des violences sexuelles : surenchère dans la connerie ).
"Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble on nous opprime, les femmes,
Ensemble révoltons-nous. "
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