Linda est une femme étonnante. Maman de deux filles et épouse d'un homme hyper investi dans son travail, elle est du genre à profiter des cadeaux que lui offre la vie, à voir le verre à moitié plein, toujours. Hyper débrouillarde, volontaire et dynamique, elle a fait le choix d'arrêter de travailler, il y a quelques années. Elle raconte : "Je n'ai pas cessé de travailler parce que mes enfants étaient petits. J'ai arrêté de travailler parce qu'à cause du job de mon mari, nous avons déménagé dix fois en dix ans. A chaque fois, je retrouvais un emploi mais en 2010, j'ai décidé d'arrêter parce que je gagnais des cacahuètes. Ca n'avait plus de sens. J'ai été hôtesse d'accueil, responsable commerciale, libraire, commerciale, responsable d'un centre d'affaires..."
Linda a beau avoir une force de caractère qui lui a permis à chaque fois de rebondir, le fait de devoir réacclimater les enfants à chaque nouvelle affectation, de recréer une routine, de retrouver un système de garde a eu raison de sa situation au regard de l'emploi. Au final, "tout le monde s'y retrouve", estime-t-elle. L'organisation de la vie de famille est simplifiée, la vie plus sereine.
Linda ne se repose pas sur ses lauriers pour autant et continue d'organiser son temps de façon précise. "Je me fais un planning sur la semaine des sorties, des rendez-vous, de mes permanences à la bibliothèque et tous les matins, je commence par me faire un "recap" de la journée qui commence".
A la question de savoir ce qu'elle ferait si elle disposait de plus de temps, elle rétorque, philosophe : "Il manque une heure dans la journée, une journée dans le mois, un mois dans l'année, X années dans la vie alors on prend les choses comme elles viennent et on profite du temps que l'on a". La raison à cela : Linda a perdu dans son entourage quelques personnes, décédées jeunes de suite de maladies notamment. Du coup, elle relativise beaucoup de choses et choisit de savourer chaque instant auprès des siens. "Ce sont des histoires pas rigolotes, mais qui sont le moteur de ma vie", confie-t-elle.
Envisage-t-elle de reprendre une activité professionnelle ? "Si j'avais plus d'argent, je ne penserais pas une minute à retravailler. Mais la conjoncture fait qu'il serait bien que je travaille. J'ai 3000 projets en tête, il faudrait que je me décide. Mais je ne corresponds plus aux critères des employeurs. Je dois créer mon travail." Et d'ajouter : "Les regrets ne font pas avancer. Mais quand je vois les postes de certaines femmes de mon âge, je m'amuse à imaginer ce que j'aurais pu devenir si j'avais gardé tel ou tel travail".
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