Entre octobre 2016 et avril 2017, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a travaillé sur la représentation des femmes dans la publicité télévisée, répondant ainsi au rôle que lui confère la loi relative à l'égalité et la citoyenneté de janvier 2017 selon laquelle le CSA "veille au respect de la dignité de toutes les personnes et à l'image des femmes qui apparaissent dans ces émissions publicitaires". Le CSA a pour ce faire étudié 2055 spots de publicité et conclu que les rôles attribués aux femmes restent réducteurs et véhiculent des stéréotypes de genre encore assez clairs, même s'ils "ne sont pas nécessairement dégradants" (sic !).
Selon cette étude du CSA dont les résultats ont été rendus publics le 31 octobre dernier, sur les 2055 spots examinés, les hommes sont davantage mis en scène que les femmes : 54% versus 46%, alors que, rappelle le CSA, les femmes représentent 52% de la population française.
Sur le fond, les femmes sont majoritairement représentées dans les publicités concernant l'entretien du corps (63%), la mode et la parfumerie (57%), les loisirs (56%) et les produits de santé (55%). En revanche, ces messieurs sont plus présents dans les spots relatifs aux jeux d'argent (78%), à l'automobile (64%), dans les publicités autour du secteur bancaire et assurantiel (59%), du secteur de la technologie et du numérique (58%). En publicité comme ailleurs, les clichés ont la vie dure. Mais plus curieusement, les hommes sont plus représentés que les femmes dans les publicités se rapportant aux objets et produits domestiques (52%).
Par ailleurs, "l'utilisation" des hommes et femmes dans les spots publicitaires est également genrée : aux hommes les rôles d'experts (82%), aux femmes les rôles de potiches. Le CSA cite d'ailleurs une publicité pour une chaine de restauration rapide qui "semble emblématique de la tendance : on y voit un homme en train de déguster un hamburger dans un salon, entouré de personnages féminins occupés soit à feuilleter un magazine, soit à... jouer de la harpe!"
Enfin, selon le CSA, sur les 2055 publicités, "82 mettent en scène une sexualisation des personnages : 55 publicités (67%) concernent des personnages féminins et 27 (33%) des personnages masculins". Pourquoi on n'est pas étonné ?
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