mercredi 29 novembre 2017

Formation continue : un passage nécessaire pour être au taquet

Il y a quelque temps, j'ai suivi un mooc (massive open online course, en anglais dans le texte), c'est-à-dire une formation de courte durée, sur internet, à mon rythme. Ces méthodes de formation se multiplient et se diversifient. Certains sont payantes, d'autres non, et servent aux écoles qui les organisent à améliorer leur communication, servir leur image de marque. Aux élèves comme vous et moi, elles permettent de remettre au goût du jour leurs connaissances sur un thème, ou pourquoi pas, de s'initier à un nouveau domaine. Dans mon cas, c'était pour améliorer ma compréhension des relations internationales, par envie d'améliorer mes connaissances sur le sujet. Peu importe. Toujours est-il que par la magie des algorythmes d'internet, je reçois régulièrement des propositions de nouveaux mooc, notammant de la part de Sciences-po, par lequel j'étais passée.

Il y a quelques jours, Sciences-po m'a ainsi envoyé un article me suggérant de devenir "entrepreneur de (ma) propre carrière". On me suggère de "démontrer une capacité d'adaptation et un potentiel entrepreneurial", de gérer ma carrière "comme le ferait un créateur de start up". C'est selon Sciences po, le raisonnement du cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, développé dans un ouvrage intitulé "The start-up of you". D'après ce point de vue, nous devons en permanence accroître nos compétences, travailler notre développement personnel. Nous devons bien sûr valoriser nos compétences et connaissances, mais aussi prévoir des plans d'action en cas d'échec. 

En clair, nous devons concevoir nos carrières professionnelles en nous voyant comme des bêtes de concours. On doit en vouloir, avancer quoi qu'il arrive. Ne pas végéter ou se reposer sur ses acquis. On doit se former pour ne jamais se retrouver en retrait par rapport à ce que d'autres que nous sont capables de faire. On ne doit surtout pas risquer de se retrouver largués. On doit prouver sa valeur, faire mieux que les autres, histoire que cela ne nuise pas à notre employabilité, à l'avancement de nos projets professionnels. Toujours plus, toujours mieux en somme.

Sciences-po va plus loin et me propose de me plonger dans son livre blanc : Se former à 40 ans. Bon. Il me suggère aussi, en tant que femme, de "reprendre le pouvoir grâce à la formation continue". Ainsi, je pourrai, grâce à cette formation de 40 jours, "renforcer ma légitimité", "acquérir" de la confiance en moi, me délestant toutefois, ce faisant, de la modique somme de 25 000 € (prix de l'Executive master spécialisé en communication). On n'a rien sans rien. C'est moi ou on nous prend quand même un peu pour des quiches ?

(Je précise que je n'ai rien a priori contre Sciences-po et la qualité de ses enseignements et que je veux bien parier que n'importe quelle grande école agit de la même façon...) 

Lire aussi :
- Retour à l'emploi : saurez-vous vous réadapter ?
- Témoignage : "je ne corresponds plus aux critères des employeurs"
- "Tu comptes retravailler ?"
- D'où l'on vient...


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