jeudi 6 janvier 2022

2022, l'année des non voeux

Cette année, je n'enverrai pas de voeux. Non pas parce que, subitement, j'aurais souhaité qu'il n'arrive rien de bon autour de moi, mais parce que, objectivement, le fameux "bonne année" sonne diablement faux par les temps qui courent.

Il y a un an, nous pensions tous que 2021 serait l'année du renouveau, que le fléau du covid serait bientôt de l'histoire ancienne, que tout irait mieux. Nous disions : 2021 sera une année forcément meilleure que 2020. Mais non. Force est de constater que cela n'a pas été le cas, loin s'en faut.

"Bonne année, et surtout la santé". Voilà ce que j'entends un peu partout. Et puis très vite, dans les conversations, le fatalisme prend le dessus : "on prend les choses comme elles viennent", "je vis au jour le jour"... Comment faire autrement ? Comment se montrer résolument optimiste et faire des projets ?

 

J'entends des tensions qui s'exacerbent, y compris au sein même des familles, les uns s'arc-boutant sur leurs libertés individuelles, les autres fustigeant l'égoïsme des premiers. L'intérêt collectif s'oppose aux intérêts individuels, le "vivre ensemble" au "moi d'abord". La classe politique en rajoute une couche, joue la surenchère et divise toujours pour mieux régner. On attise les tensions toujours plus intensément. On nous monte les uns contre les autres. Et nous nous laissons faire.

A y regarder de plus près, je me découvre de moins en moins tolérante, de plus en plus critique. Et je n'aime pas ça. Je n'aime pas ce que cette crise qui n'en finit pas fait de moi, fait de nous. J'en viens à souhaiter un confinement, une mise sous cloche. J'en ai marre de me sentir suspicieuse et ce faisant, de participer à cette colère qui gronde, sourdement. 

Si je ne devais émettre qu'un voeu, ce serait celui d'un sursaut de l'humanité, dans sa double acception : la communauté des humains d'une part, et la capacité à faire preuve de bienveillance, de l'autre. Hier, un commerçant m'a souhaité, dans un sourire, "une année de bonheur". C'était son petit sursaut d'humanité. Ca a duré deux secondes, mais cela m'a fait du bien. Et c'est toujours ça de pris.

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