jeudi 25 mars 2021

Covid : pour ou contre les fermetures des écoles

Un an après l'arrivée sans tambour ni trompette du Covid dans nos vies. Un an après les débuts du confinement. Un an que le décompte des morts par Covid fait partie de notre quotidien...

Que sont nos priorités devenues ?

Avec le recul, l'été et l'automne 2020 ont été relativement calmes. Et voilà que, les variants de toutes provenances aidant, la maladie explose. Si certaines semaines, nous parvenions à oublier un peu, ces derniers temps, il ne peut plus se passer une journée sans que ce satané virus nous empoisonne l'existence. De ma fenêtre de mère de famille, je ne comprends plus. L'entêtement de notre gouvernement vire à la folie. On s'acharne à ne pas fermer les écoles, parce qu'on ne veut pas risquer les déscolarisations, on ne veut pas que les parents se voient à nouveau contraints de s'occuper de leurs enfants en même temps qu'ils travaillent. Alors on laisse les enfants dans leur bouillon de culture. Ok, ils portent le masque. Mais les nez sont-ils couverts correctement ? Ok ils se lavent les mains plusieurs fois par jour. Mais avez-vous regardé leur façon de le faire ? Ok ils savent que la distanciation sociale est importante. Mais êtes-vous allés jeter un œil à la sortie des écoles ? Les mains se touchent, les visages sont proches. Alors on les culpabilise. Il faut qu'ils fassent attention, c'est important.

Les parents eux-mêmes, à la sortie des écoles maternelles et primaires ont du mal à respecter les distances. Forcément, les trottoirs ne sont pas prévus pour qu'y stationnent une centaine de personnes à plus d'un mètre les unes des autres.

Et puis on entend les discours atterrants des ministres du gouvernement, à commencer par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, qui dit sur LCI que les parents d'enfants au collège ou au lycée ont 30% de risques supplémentaires d'être contaminés par le Covid, ce qu'il estime être "peu de chose" à côté de l'importance qu'un enfant ne se déscolarise pas. Dans le même temps, ce même ministre est capable d'affirmer que les enfants ne se contaminent pas à l'école, qu'ils se contaminent à la maison. Tout et son contraire. Quoi qu'il en soit, le taux d'incidence flambe chez les enfants, ainsi qu'on peut le découvrir en détails dans les colonnes de Libération (lire ici : L'inquiétante flambée des contaminations chez les enfants). 


 

Même en admettant que ce ne sont majoritairement pas les enfants qui développeront les formes graves de la maladie, ils vont toutefois ramener le virus à la maison, et contaminer leurs parents. Or, on sait désormais que dans la période que nous traversons, les 20-50 ans, même sans co-morbidité, développent de plus en plus de formes graves et sont nombreux dans les services de réanimation. Les témoignages pleuvent, comme ce médecin qui écrit : "finalement le plus difficile ce ne sont pas les nuits blanches. C'est ce patient de 48 ans qui murmure "dites à ma fille que je l'aime" au moment où le laryngo est prêt et la sédation avance dans la tubulure. On ne le réveillera jamais". Cette fille qui ne reverra peut-être jamais son papa portera-t-elle toute sa vie la responsabilité d'avoir contaminé son père ?

Parmi les raisons invoquées par le gouvernement pour maintenir ouvertes les écoles, figure en bonne place la nécessité d'éviter les détresses psychologiques chez les enfants et adolescents. Que prévoit de faire le gouvernement pour ces enfants qui auront perdu leurs parents après les avoir contaminés ? Jean-Michel Blanquer se vante de l'exception française qui consiste à laisser les enfants en classe, presque en arguant que, eux au moins, auront un niveau intellectuel satisfaisant comparativement aux autres pays qui ont fait le choix de fermer les écoles. Mais quelle peut bien être l'importance de cela si c'est au prix de l’hospitalisation voire du décès de certains parents ? Jusqu'où est tenable ce discours ?

Et que fait-on du stress grandissant des enfants qui rentrent quotidiennement de l'école en demandant à leurs parents s'ils ont reçu de nouveaux messages annonçant de nouveaux enfants contaminés dans leurs écoles ? Et qui disent spontanément, inquiets, que untel et/ou untel était absent aujourd'hui, peut-être a-t-il le covid ?

En matière de confinement, il est certain que les convictions des uns sont en totale opposition avec celles des autres, chacun étant souvent arc-bouté sur ses positions, selon les valeurs qu'il priorise. Je ne suis pas médecin mais il me semble qu'un confinement strict, maintenant, semble le seul moyen de freiner l'augmentation exponentielle des cas, en attendant qu'un nombre suffisant de citoyens soit vacciné. C'est de santé collective qu'il s'agit, de bien commun, d'humanité, d'altruisme. Tant pis pour le reste.

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