C'était écrit. Elle savait bien qu'en montant dans l'arène, elle allait s'exposer aux coups. Elle savait aussi sans doute que les coups arriveraient de l'extérieur de l'arène, qu'ils fuseraient de toutes parts. Depuis des semaines, Sandrine Rousseau subit un lynchage hallucinant. La candidate qui portera peut-être les couleurs vertes à l'élection présidentielle de 2022 - on le saura ce mardi soir -, est critiquée comme personne. On notera d'ailleurs au passage la certaine classe de la primaire écolo, avec des candidats qui sont restés dans le respect des uns et des autres et n'ont pas donné libre cours aux pulsions violentes que l'on voit généralement dans les primaires des partis politiques en France. Les attaques que Sandrine Rousseau a subies dernièrement ne viennent pas de son camp. Ses propos sont systématiquement décrédibilisés, ce qui est le propre du débat politique. Mais il y a l'art et la manière de le faire. A aucun moment elle n'est combattue sur le plan des idées. Elle l'est en revanche systématiquement sur qui elle est : femme et féministe. Et elle l'est majoritairement de la part d'hommes misogynes. La palme revient probablement à ce type, Guillaume Bigot, présenté comme politologue par CNews, qui qualifie Sandrine Rousseau de "Greta Thunberg ménopausée". Sidérant de bêtises ! A-t-on jamais entendu une femme critiquer un homme sous le prisme de l'andropause ? A quel moment ces types réfléchissent à ce qu'ils disent ? Pourquoi descendre en flèche continuellement les femmes qui ne sont plus en âge de procréer ? Pourquoi utilisent-ils la ménopause comme si c'était un critère décisif et suffisant pour décrire une femme ? Comme si la ménopause sonnait le coup d'arrêt de la vie des femmes. Et quel est l'intérêt ?
"Aux bonheurs des dames" (en référence au roman d'Emile Zola, "Au bonheur des dames") vise à questionner les conditions de l'épanouissement des femmes dans la société d'aujourd'hui. Durant ces cinquante dernières années, les droits des femmes, leur vie toute entière ont profondément changé. Ces bouleversements ne se font pas sans heurt...
lundi 27 septembre 2021
Chez ces mâles, les idées ne comptent pas
Dans l'esprit étriqué de ces mâles dominants, le classement des femmes se pose en des termes très simples :
- de 20 à 30 ans : les femmes ont un potentiel érotique qui fait oublier tout le reste
- de 30 à 40 ans : prime chez elles leur capacité de reproduction
- de 40 à 50 ans : la cote des femmes retombe progressivement
- au-delà de 50 ans : les femmes sont ménopausées et ne présentent donc plus aucun intérêt.
Chez ces mâles, seule la sexualité et la capacité de reproduction des femmes sont sources d'intérêt. Le reste importe peu. Chez ces mâles, que Sandrine Rousseau soit économiste, auteure, enseignante et vice-présidente d'université n'inspire pas le respect. Chez ces mâles, les idées ne comptent pas et on ne se donne pas la peine de les contrer par d'autres idées. Chez ces mâles, on pense uniquement avec sa queue.
Les femmes qui se lancent en politique, et à plus forte raison dans la sphère nationale, sont incroyables de courage. Comment supportent-elles ces insultes constantes, ces attaques sexistes et ces menaces souvent tout à fait claires ? Comment acceptent-elles d'être ainsi déconsidérées et réduites à leur utérus ? Comment reçoivent-elles ces critiques niant leurs idées et leur intelligence ?
Comment enfin, se fait-il que les médias français, quels qu'ils soient, laissent faire et ne fassent pas taire systématiquement ce type d'attaques ? Pourquoi les journalistes ne réorientent-ils pas systématiquement les échanges sur le plan des idées ? A quel moment se réveille-t-on ?
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