jeudi 23 septembre 2021

Parfois, la femme est un macho comme les autres

Parfois, il suffit de hasards pour attraper des petites choses qui vous questionnent. Hier dans la journée, au volant de ma voiture, j'écoutais France info. Je suis tombée sur une interview de Pascale Clark, cette voix reconnaissable entre mille, qui m'avait confortée dans mes jeunes années dans mes choix professionnels. Son émission "En aparté" me semblait au début des années 2000 un chef d’œuvre télévisuel. J'aimais cette façon qu'elle avait de questionner les invités qui, seuls et entourés de caméras, étaient souvent désarçonnés, sans savoir trop comment se comporter, même ceux qui étaient habitués des plateaux télé et des médias. Ils se livraient et se confiaient comme jamais. Sa façon de les interviewer, de les amener à la confidence, me semblait un modèle à suivre.

Hier donc, elle était invitée sur France info pour parler de son émission Revu, sa nouvelle émission sur France 5. Mais il n'était pas possible d'évoquer la reprise de "En aparté" sur Canal plus. C'est donc ainsi que j'ai découvert qu'En aparté existait toujours. Et c'est donc ainsi que ma curiosité m'a fait allumer ma télé hier soir pour regarder ce que ça donnait, "En aparté" version 2021, présentée par quelqu'un d'autre que Pascale Clark. 


 

L'invitée était Josiane Balasko. Je n'affectionne pas particulièrement cette actrice mais j'ai regardé quand même, observant qu'elle n'échappait pas à la règle : elle était destabilisée par le fait d'être seule dans une pièce, avec une voix qui la questionne, une voix sans corps. Et puis Josiane Balasko a été amenée à parler de ses débuts de comédienne et des difficultés qu'elle avait rencontrées dans les années 80, n'ayant pas un physique de jeune première. Elle raconte qu'avec ses comparses de la troupe du Splendid, ils vivaient tous le même problème, exception faite de Thierry Lhermitte, ils n'avaient pas un corps particulièrement attrayant. Raison pour laquelle ils se sont retroussé les manches et ont eux-mêmes écrit les histoires et créé les personnages qu'ils pouvaient et voulaient incarner. On ne leur proposait pas de rôle ? Qu'à cela ne tienne, ils écrivaient eux-mêmes. Chemin faisant, ils ont appris à composer avec leurs corps et à ne plus en tenir compte. "Ne pas avoir à se soucier de son physique est la plus grande liberté que peut avoir un comédien, une comédienne à plus forte raison", analyse Josiane Balasko. Quand elle évoque son premier One woman show pour lequel elle s'offrait le luxe de porter une mini-jupe, la comédienne se rappelle que les journalistes les plus critiques étaient des femmes. Elle balance : "les femmes sont souvent les premières gardiennes de l'ordre machiste".

Lire aussi :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire