Interrogez vos enfants sur les grands personnages qui ont fait l'Histoire et je vous fiche mon billet qu'ils ne citeront aucune femme. Pourquoi cela ? Eh bien tout simplement parce que, jusqu'à un passé très récent, on considérait collectivement que les femmes, occupées par la maison et les enfants, avaient été empêchées de faire des choses, d'aller dans le monde et de participer à l'histoire. Ce phénomène porte un nom, explique la journaliste Titiou Lecoq : c'est "le mythe de la femme empêchée". Cette croyance que les femmes ont de tout temps vécu dans l'ombre.
Mais depuis quelques années, les historiennes ont réorienté leurs recherches et se sont intéressées aux femmes de l'histoire. Rares seraient les historiens à en faire autant. A croire qu'il faut être une femme pour s'intéresser vraiment aux femmes... Et cela permet donc de critiquer ces historiennes, que l'on suspecte de militantisme féministe.
Titiou Lecoq (C) |
Des historiennes donc, s'intéressent aux femmes et les pistent au travers des siècles. Titiou Lecoq, dans un ouvrage qui vient de sortir en librairie - "Les grandes oubliées - Pourquoi l'histoire a effacé les femmes" - éclaire ces travaux et remarque : "Tant qu'on ne cherche pas les femmes, on ne les trouve pas". Et pourtant, elles sont partout, elles ont une réelle capacité d'action sur le monde. Les montrer, les nommer, c'est modifier notre regard collectif sur le passé, c'est non pas réécrire l'histoire, mais la regarder sous un jour nouveau, la déviriliser. Et c'est, comme toujours, ouvrir le champ des possibles, revoir nos représentations du monde, cesser de n'avoir qu'une vue sexuée de l'Histoire. Et c'est permettre aux enfants de mesurer que tous peuvent influer sur la marche du monde, que les grands scientifiques, les figures politiques ne sont pas nécessairement des hommes.
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